Mohamed Hamidi nous présente son cinquième film, ici, à Bondy, sa terre natale. L’enfant de Blanqui a repassé le mur pour prendre un peu de son Mocca Fix, comme on disait à Berlin Est.

Dimanche dernier, il est revenu au bled, depuis Paris où il a pas mal réussi. C’était déjà un poil le cas quand il a quitté le béton ceci dit : il est parti agrégé d’économie.

Retour aux sources, donc, pour le réalisateur de Né quelque part. Enfin retour aux sources… On le croise presque tous les week-ends à la gare de Bondy, mais il me fallait une intro un brin lyrique.

Tout Bondynois a un jour eu un Hamidi dans sa classe

J’écris pour un média qu’il a cofondé et j’apprécie la personne et sa famille. Tout Bondynois a un jour eu un Hamidi dans sa classe. Je comprendrais donc, même si ça me ferait mal au fond de mon cœur d’ourson, qu’on doute de ma partialité.

Si j’écris que le film est une réussite.  Je   l’écris quand même. Je vais, de plus, citer  Télérama qui n’a pas toujours été tendre avec ses premières réalisations : « Une comédie populaire d’un humanisme noble et solaire».

C’est ce que j’ai aimé dans ce film : l’humanité de tous les personnages. C’est beau à l’écran, en plus d’être drôle. Je ne pense pas que Kad  Merad m’ait autant touché depuis Kamoulox. Il y joue un prix Nobel de littérature, désabusé et au bord de la dépression. L’écrivain retrouve un peu de joie en revenant dans son village en Algérie pour recevoir une distinction éponyme, citoyen d’honneur.

Des larmes, des rires et du monde pour papoter avec le réalisateur

Les dialogues sont truculents. Les paysages, tournés au Maroc, me rappellent la splendeur du printemps algérien ou celui des Pyrénées. Les habitants du coin y sont franchement mis à l’honneur. Mohamed Hamidi sait écrire et réaliser un film. Dans le respect avec ça.

Le public de la salle André Malraux ne s’y est pas trompé. Des larmes, des rires – beaucoup – et du monde pour papoter avec le réalisateur. J’ai beaucoup aimé le ton des échanges. En particulier celui avec cette personne âgée qui, dans le passé, encouragea Mohamed à poursuivre ses rêves.

Elle était persuadée, qu’un jour, il arriverait à faire du cinéma. On lui pardonne aisément de ne pas savoir qu’il n’était pas à son premier film. Mohamed Hamidi, c’est du talent mais surtout de l’humilité.

Idir Hocini

Articles liés