« Issu de la diversité »,  de « l’immigration », ces quelques expressions floues sont prises avec des pincettes pour désigner certains politiques. Depuis son élection François Hollande tente d’assurer la continuité de ce qu’a entamé Nicolas Sarkozy en 2007 :   nommer des personnalités, dont la famille ou elles-mêmes, est issue de l’immigration maghrébine ou subsaharienne (Rachida Dati, Rama Yade). Ce que certains aiment qualifier de « diversité » bien que la définition reste encore très floue.

Comment la définissent ces élus directement concernés ? Pouria Amirshahi,  candidat  PS aux élections législatives dans la 9e circonscription des français à l’étranger la définit « comme la démonstration qu’avec une diversité d’origine et de couleurs de peaux, nous sommes tous des français à part entière, à égalité de droits, de devoirs et de considération. Bref, l’aboutissement du rêve égalitaire français, fondé d’abord sur l’indivisibilité de la citoyenneté. »

Pour les législatives, chaque parti politique a placé un peu partout en France, ses candidats « issues de la diversité ». Parfois même en allant jusqu’à les parachuter dans la circonscription, leur attribuer des circonscriptions « réservées »  comme il a été le cas pour Razzy Hammadi pour la circonscription de Montreuil-Bagnolet (Seine-Saint-Denis).

Ainsi, on retrouve à l’UMP Salima Saa, Sally Chadjaa, Rama Yade au Parti radical devancée dans sa circonscription par la socialiste Seybah Dagoma (adjoint au maire de Paris Betrand Delanoë). Pour en citer d’autres Razzy Hammadi, Pouria Amirshahi, Malek Boutih, Kader Arif ou encore Kheira Bouziane. Pour le moment, c’est le arti socialiste qui tire le mieux son épingle du jeu. Une bonne partie d’entre-eux sont bien partis pour entrer au Palais Bourbon. Une réussite pour la diversité ethnique ? Pas pour la diversité sociale en tous cas. Ouvriers, paysans, monde rural, personnes ayant un handicap sont les plus désavantagés.

Une image de la France telle qu’elle est  –un peu- à l’Assemblée nationale suffira-t-elle à donner confiance aux électeurs ? Pas forcément. Beaucoup ont été déçus de politiques « de la diversité » du gouvernement Sarkozy notamment, parce ces politiques n’avaient pas répondu à leurs attentes ni même pris position face à des propos et débats qui en ont choqué plus d’un. A cela, Pouria Amirshahi est très ferme. Il n’hésiterait pas à prendre position même envers ses propres collègues socialistes pour  « les mêmes raisons et sans concession, au nom de l’idée que je me fais de ma patrie républicaine » affirme-t-il.  Il ajoute qu’il souhaiterait « plus de diversité sociale : des enfants d’ouvriers et des femmes encore plus nombreux ». Il reste malheureusement, encore du travail à faire dans ce domaine.

Imane Youssfi

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