Après une heure de débat sans accrochage, Mohand Kaci interpelle l’auditoire du fond de la salle. Il prend la parole, pas pour taper sur la secrétaire d’Etat de la Ville mais pour critiquer les lenteurs du plan lancé il y a un an, presque jour pour jour. Celles-ci sont d’après lui dues à des failles au niveau local. « Aujourd’hui, à Charleville-Mézières, il y a un véritable problème avec l’ANRU. On a l’impression que des intérêts politiques bloquent la rénovation de nos quartiers. La Maire PS (ndlr : Claudine LEDOUX, proche de Fabius) fait tout pour ralentir le processus. » L’homme qui semblait a priori en vouloir à Fadela Amara voit en fait en elle le Messie !

« La secrétaire d’Etat s’est engagée à venir mettre un coup de pied dans la fourmilière. Elle nous a promis une visite surprise à Charleville pour débloquer la situation ». Ainsi donc, des querelles partisanes interfèrent, selon lui, entre ce qui se décide au niveau national et ce qui se fait au niveau local. « Gardez vos sous, ce qu’il nous faut, ce sont des actions concrètes maintenant ». Cela rejoint les propos qu’avait tenus Fadela Amara récemment, reprochant à des « hauts fonctionnaires » de freiner la dynamique qu’elle souhaite mettre en action pour les banlieues.

Le Plan Espoir Banlieue souffle sa première bougie. En attendant, pendant que les protagonistes tentent de décorer le gâteau, d’autres tentent de mettre de l’huile sur le feu.

Hanane Kaddour, Fethi Ichou

 

Hanane Kaddour

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