Jeudi 24 janvier, 19 heures, je sors de la boulangerie. Je fais quelques pas, la baguette sous le bras, et je me retrouve au milieu d’une foule. Curieuse, j’attends. Quelques minutes plus tard, je sens que ça se bouscule derrière moi. Je me retourne et reconnais Jean-Noël Guérini. Il vient inaugurer son local de campagne dans le 3ème secteur de Marseille et présenter son programme à ses habitants. Il affiche des ambitions séduisantes pour la ville : dépasser Barcelone dans les 12 ans à venir.

Pas facile de pénétrer dans le nouveau local de campagne et d’approcher le tant attendu candidat. Le leader de la gauche marseillaise, devant la presse et un public conquis, a commencé par saluer les communistes, les Verts et les radicaux de gauche présents. Il ne déclare pas seulement vouloir rassembler la gauche, il veut « rassembler les forces vives dans tous les domaines, qui font la richesse de Marseille ». Il prétend être un « socialiste ouvert mais libre de son parti ». Pourquoi pas. Bon, la suite.

J’arrive enfin à me trouver un petit recoin pour éviter les remous de la foule et pour mieux respirer. Devant l’approbation générale de la salle, Jean-Noël Guérini survole les sujets sensibles et enfonce l’adversaire en rappelant les chiffres alarmants du chômage, de la pauvreté et du bilan financier de la ville. Le « Monsieur plus » de Gaudin, pas peu fier de ce surnom, a annoncé vouloir sortir Marseille de la crise. Il compte apporter des solutions à la faillite causée par la gestion du maire sortant.

La propreté, la circulation, l’emploi, les jeunes, le logement, la qualité de vie…il n’est pas avare de propositions. Ayant pour objectif de « faire gagner Marseille face à des concurrents terribles qui ne feront pas de cadeau à la ville dans le domaine économique », Jean-Noël Guérini a pour modèle la capitale catalane. Il souhaite le même essor économique et social pour Marseille. Il a beaucoup d’ambitions pour la deuxième ville de France, une volonté de la transformer, de lui « donner le rang qu’elle mérite », celui de capitale Euroméditerranéenne.

19h40, fin du discours, applaudissements, pas de questions.  Sur ces belles paroles je rentre chez moi, mon pain dans une main, et le livre de Jean-Noël Guérini et du sociologue Jean Viard, dans l’autre. « Marseille le temps du changement », un peu de lecture pour m’endormir et rêver d’une ville idéalisée. Le marchand de sable est passé.

Mariette Perrard (Bondy Blog Marseille).

 

Mariette Perrard

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