L’ Acte II de la communication du président de la République avec cette deuxième conférence de presse donnée un an après son élection, n’a pas tout à fait convaincu les blogueurs. Récits.

Qu’attendons-nous de lui ?

Les ministres entrent dans la salle de conférence… Il y en a un tiers qui me sont inconnus, je me sens bête. Le président arrive et entame son allocution télévisée qui durera 2h30, sans pause pipi. Les médias présenteront cette intervention comme placée sous le sceau de « l’offensive ». Il est vrai que pour notre représentant, l’horizon ne cesse de s’assombrir comme le prouve sa dégringolade vertigineuse dans les sondages d’opinion, sur laquelle il ironisera d’ailleurs en parlant d’une « popularité au zénith ».

Ce discours est lui-même placé dans un contexte très nuageux : « je suis président au pire moment ». Manque de chance, cette conférence de presse a lieu au lendemain de l’annonce de l’entrée en récession de la France, et un an presque jour pour jour après son élection. Alors que Jérôme Cahuzac, ancien ministre du Budget accuse le président actuel de « mentir sur l’état de la France depuis un an » (quel résistant ce Jéjé, courageux et solidaire à souhait ! Si sa tête saute, il n’hésiterait pas à faire sauter celle du pays avec), les médias et les Français attendent des réponses de la part du président.

Qu’attendons-nous de lui ? Qu’il se charge de projet de loi plus cruciaux pour l’avenir de notre pays que celui sur le mariage gay, comme des réformes sur l’emploi, sur la croissance, sur la formation… Nous attendons aussi qu’il tienne ses engagements. Nous sommes aussi obligés d’analyser si, comme son étiquette politique l’annonçait lorsqu’il était encore candidat, il mène une vraie politique de gauche.

Cependant, bien que notre François national possède un sens de la répartie affûté (je me suis surpris à rire deux ou trois fois à ses répliques lancées aux journalistes), nous pouvons retrouver de nombreuses propositions sorties de sa bouche qui pourraient parfaitement correspondre à un programme de droite. Tout d’abord, si nous analysons de plus près le projet d’application de la « sécurisation de l’emploi », nous retrouvons de nombreuses ressemblances avec des pistes lancées en 2008 par Eric Besson sur la « Flexicurité ».

Mais ce qui m’a particulièrement marqué durant cette intervention télévisée est qu’avant son entrée à l’Élysée, François Hollande avait promis de « ne pas toucher au système des retraites »… Petit pied de nez à tous les Français :« lorsque l’espérance de vie s’allonge, on doit travailler un peu plus longtemps »… Peut-être que notre espérance de vie augmente François… Mais dans quelles conditions arriverons-nous au terme de notre carrière professionnelle ? Le chiffre de l’espérance de vie en bonne santé étant de 63 ans pour les hommes et 64 pour les femmes.

Si tu as décrété cette après-midi que c’est sur les résultats que tu demandes à être jugé au terme de tes 5 ans, commence à nous envoyer des signaux positifs, car pour ma part, moi jeune pas président de la République, je m’impatiente.

Tom Lanneau

 

Malgré tout, rien n’est perdu

 

Dans ces quelques lignes, je voudrais revenir sur un mot prononcé exactement 10 fois par le président de la République dans sa conférence de presse. Ce mot est « offensive ». Durant les 3 heures de son intervention, le chef de l’État nous a finalement dit que la deuxième année de son mandat serait celle de l’offensive et des prises de décisions. Façon de reconnaître un premier bilan annuel contrasté ? Ou de recadrer les choses et de démontrer à tous qu’il est bel et bien le capitaine d’un navire France dans la tempête ?

Seul lui le sait. Ce terme d’offensive me choque, car il sous-entend une première année d’observation, que l’on a indéniablement eu mais que le président s’attelait à nier auparavant. Le problème est que nous avons perdu un an et que nous ne pouvions pas nous le permettre dans ce contexte de crise. Alors où sont les 60 propositions du candidat Hollande ? Malgré les belles promesses des prémices d’une lutte pour plus de transparence dans la vie politique ou le vote autorisant le mariage gay, qui est une belle avancée sociale, le président Hollande n’a pas su maintenir la popularité obtenue durant sa campagne.

Malgré tout, rien n’est perdu. Malgré un certain attentisme et des affaires ayant quelque peu décrédibilisé son action, le président garde le cap et une confiance indéfectible en sa réussite. François Hollande veut marquer l’histoire. Il lui reste quatre ans pour le faire et améliorer le quotidien de Français de plus en plus impatients…

 

Jonathan Sollier

 

« Mouvement et offensive »

 

Souvent surnommé par des sobriquets peu élogieux comme Capitaine de pédalo ou Pépère, lors de cette deuxième conférence de presse, il s’est positionné comme un président actif. Une journaliste de France 24 lui a fait remarquer que ses mots clés étaient « mouvement et offensive ». Il l’interrompt en lui disant que c’est « l’an II de ce quinquennat ».

À qui voulait l’entendre, il répétait à tue-tête que « Le changement, c’est maintenant ». Il concède avoir été élu au pire moment, car la crise est là et l’on en voit pas le bout du tunnel. Par contre il demande à être jugé sur les résultats à l’issue de son mandat. Hollande affirme que ses missions ne le coupe pas du peuple lorsque qu’Europe 1 fait allusion aux incidents de Dijon de mi-mars. Parce qu’il dit aller à la rencontre des Français avec ou sans caméra et que les retours sur son début de quinquennat sont mitigés. Qu’il veuille l’admettre ou non, c’est une triste réalité. Parce qu’il y a un président et plusieurs millions de Français. Ses décisions, il les prend bien en petit nombre, avec son cabinet, comme son choix de faire la guerre au Mali afin de protéger ce pays de la menace djihadiste.

Le Parisien l’interroge sur l’amnistie sociale et de sa possible promesse faite à Mélenchon. Notre président ne veut pas faire de généralité, mais une exception sur l’amnistie. Acquiesçons, pourquoi pas ! Soyons fous ! Quant aux destructions d’emplois ne sont-elles pas exceptionnelles ? Ce mouvement ne s’est-il pas amplifié sous la crise ? La France aidée de pays africains fait la guerre au Mali. Néanmoins la France est en guerre… En guerre économique et civile, car les nombreux salariés sur le carreau vont grossir le nombre de demandeurs d’emploi.

Que vont faire les salariés de PSA à Aulnay ? La France est en état de guerre civile pour s’en convaincre les débordements des manifestions pour le mariage pour tous et derniers en date, ceux au Trocadéro. À vous écouter, il n’y a pas de coupable, ni préfet, ni ministre. Je vous confirme que les forces de l’ordre n’ont pas manqué de flair, car cela aurait pu être pire. J’y étais. Cela aurait pu être anticipé par de la veille sur Twitter notamment.

Vous avez aussi reconnu la bonne proposition faite par un journaliste de France Inter sur la présence dans les réseaux sociaux de politiques d’envergure internationale, tel Barack Obama ainsi que de vos ministres. Toutefois vous n’êtes plus actif depuis le 18 mai 2012. Au plaisir de vous lire sur Twitter, même si   « ça n’intéresse que les journalistes  » !

Fabrice Deroche

Articles liés