MUNICIPALES 2014. Annoncé comme tête de liste PS à Nanterre, le candidat Zacharia Ben Amar est finalement relayé en arrière-plan, au profit de Patrick Jarry. La gauche a décidé de faire front commun pour éviter à l’UMP de faire de Nanterre un Levallois bis.

Il y avait des affiches déjà placardées partout dans Nanterre, témoignant d’une volonté de changement, de renouveau. Et surtout l’audace qui manque tellement à la politique d’aujourd’hui. Et puis non.

Elu avec plus de 80% des voix par les militants socialistes Nanterriens, la candidature de Zacharia Ben Amar signait le grand retour du Parti socialiste à Nanterre. Et un retour fracassant avec un candidat jeune, « issu de la diversité », enfant de Nanterre et surtout connaisseur des questions d’éducation, si décisives en banlieue.

Mais dès le mois de décembre, deux mois à peine après le lancement de sa campagne, les doutes naissaient autour d’un éclatement de la gauche. Doutes qui se sont confirmés en janvier alors que Zacharia Ben Amar annonce dans un communiqué de presse qu’il rejoint l’équipe de Patrick Jarry, anciennement communiste.

Mais il explique qu’il ne s’est pas rallié à n’importe quel prix étant donné que Patrick Jarry a accepté toutes les conditions qu’il avait posées pour son ralliement, « on est pour le rassemblement et on a eu ce que l’on voulait ». Zacharia Ben Amar estime que sa candidature « ne réunissait pas tous les critères » face à un Patrick Jarry « très ancré » à Nanterre qu’il dirige depuis deux mandats maintenant.

Cette liste de gauche unifiée s’explique également par la peur de voir Nanterre tomber aux mains de l’UMP avec la liste dirigée par Camille Bedin. Mais avec le ralliement de Zacharia Ben Amar, force est de constater que la nouveauté, la fraîcheur se trouve du côté de la candidate UMP. Mais étant assez jeune et ne résidant à Nanterre que depuis quelques années, on ne peut pas considérer non plus qu’il s’agisse d’une adversaire redoutable.

Et pourtant, elle fait l’objet d’attaques d’une misogynie rare et de dégradations de ces locaux et incrimine directement l’entourage de Patrick Jarry qui, selon elle, « laisse faire ». C’est pour cette raison qu’elle a fait appel au préfet des Hauts-de-Seine et a même adressé une lettre au ministre de l’Intérieur. Interrogé là-dessus, Zacharia Ben Amar estime que « la violence personnelle, on l‘a tous subie, moi j’ai vu ma tête arrachée, c’est aussi ça une campagne. »

A Nanterre, la campagne est brutale, mais ressemble à toutes les autres par cet aspect : une liste de gauche unifiée conduite par un Patrick Jarry qui ne veut décidément pas lâcher le morceau et une candidate UMP profitant de la campagne pour se faire davantage connaitre. Ni le Parti socialiste ni l’UMP ne prennent de risques. Et comme par un accord tacite, c’est à Patrick Jarry que cela profitera sûrement. Mais, à vaincre sans périls on triomphe sans gloire Messieurs.

Latifa Oulkhouir

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