6 mai 2012. François Hollande est élu président. Certains sont heureux, d’autres moins. Mais une grande partie des gens qui m’entourent se sentent concernés. Les débats s’enchaînent, tous exposent leurs opinions. Derrière les regards et les mots de chacun on ressent l’importance de ses présidentielles. Une fois le second tour conclut par la victoire de François Hollande certains boivent du champagne à la Bastille, pendant que d’autres rechignent devant leur télé.

Bruno fait partie de ces gens qui ont fait la fête lors de la victoire de notre nouveau président. Il a été très actif pendant la campagne, il a participé à plusieurs réunions et a chercher à s’intéresser au monde politique qui l’entoure. Mais aujourd’hui, à moins d’une semaine du premier tour, il me dit que tout cela ne l’excite plus : « Je vais plus à ces réunions il y a moins de monde c’est moins enthousiasmant ». La fête est finie, il voit ce vote plus comme une obligation citoyenne, moins comme un réel événement.

Autour d’une table, sirotant un petit verre entre amis, les discussions autour des législatives se font rares. Marie qui commençait à peine à s’intéresser à la présidentielle me dit « Moi j’y comprends rien à ses législatives je ne vois pas à quoi ça sert et personne n’en parle, du coup je ne sais pas si je vais voter ». Marion qui fait partie des jeunes communistes lui dit : «  C’est justement ça Marie qui est important, c’est vraiment important les législatives mais le problème c’est qu’on ne nous explique pas assez l’importance que ça a dans notre république. La place de la présidentielle semble beaucoup plus importante que les législatives, alors que ce n’est pas le cas ».

Et puis il y a les jeunes de droite qui n’y croient plus. Edouard avait activement participé aux présidentielles, en distribuant des tracts, en déclenchant les débats politiques entres amis, en participant à de nombreux meetings. Aujourd’hui il est silencieux, ses matinées sont occupées par d’autres choses , il ne distribue plus de tracts , parle très peu des législatives. La victoire de François Hollande a été ressentie comme une grande désillusion. « Tous ces efforts pour rien ». « De toute façon la gauche a gagné on peut plus rien y faire, je recommencerai dans 5 ans mais là ça ne sert à rien ».

La discussion autour de ses législatives n’a durée que 5 minutes. Du temps des présidentielles,  elle durait des heures. L’excitation n’est plus là. Certains ne comprennent pas l’intérêt, d’autres vivent  les législatives comme une gueule de bois. La fête politique est finie. Ils iront voter mais leurs bulletins n’aura pas la même signification que lors des présidentielles. Ils avaient le sentiment que par leur seul bulletin ils pourraient changer le monde, celui des législatifs ne représente qu’une obligation citoyenne sans savoir vraiment pourquoi ils le font.

Inès Hamici

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