Ce vendredi soir, les parents de l’école maternelle Georges Thill, dans le 19e arrondissement de Paris, sont sur le pied de guerre. Une guerre dont les armes sont des sacs de couchage. Ils s’étaient déjà mobilisés les vendredi 6 et mercredi 11 juin pour protester contre une fermeture de classe. Cette fois-ci, c’est contre les nouveaux programmes scolaires, en particulier la diminution d’heures de français, ainsi que contre la suppression des cours le samedi matin, soit l’équivalent de 900 heures. Pour cette « Nuit des écoles » – qui aurait mobilisé 7000 établissements dans toute la France en 48 heures, selon la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE, classée à gauche) – les parents et enseignants de Georges Thill sont épaulés par d’autres mécontents de l’école élémentaire Jean Jaurès, du 19e également.

A l’appel de la FCPE, les manifestants, venus dans leur majorité équipés de sacs de couchage, se rassemblent autour d’un barbecue. Deux adjoints au maire de l’arrondissement, ainsi que la collaboratrice du député Jean-Christophe Cambadélis (PS) sont venus leur apporté leur soutien.

19h20 : les parents arrivent par petits groupes accompagnés de leurs familles, les bras chargés de victuailles. Les enseignants, qui n’ont pas quitté l’école depuis la fin des cours, ont préparé des tables dans la cour. Certains élaborent une banderole portant les revendications. Laurent, un papa, s’est attelé au barbecue, considéré comme la corvée du jour. Mais il a l’habitude, à chaque fête de fin d’année, c’est lui qui gère les merguez.

20h30 : une bonne centaine de personnes dîne, abordant les thèmes qui ont donné lieu à cette soirée peu ordinaire.

23 heures : il faut tout débarrasser les tables, afin de laisser les lieux dans l’état où ils ont été trouvés. La fatigue commence à se faire sentir. Pour tous ceux qui ont travaillé aujourd’hui, il est l’heure d’aller se coucher. Non pas à la maison, mais à l’école. Chacun se choisit un espace, par famille, et installe les duvets.

Minuit : tout le monde se couche, le silence est revenu dans l’école, demain sera un autre jour avec un nouveau combat contre des réformes de moins en moins populaires.

Les participants sont contents de leur action en cours et estiment que les objectifs sont atteints, à savoir : convivialité, dialogue, information. Ce soir, il semblerait que les associations de parents d’élèves aient trouvé la solution idéale pour se faire entendre par le gouvernement sans que cela nuise à personne.

Nadia Méhouri

Nadia Méhouri

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