#PRESIDENTIELLE2017 Nouvel épisode de notre série sur ces jeunes qui vont voter pour la première fois à une élection présidentielle. À un peu plus d’un mois du scrutin, comme beaucoup de jeunes de son âge, Leïla Benhamou, lycéenne de 18 ans, ne sait pas encore sur quel candidat son choix se portera le 23 avril prochain. Rencontre.

« J’aurais vraiment aimé que mon premier vote soit un vote d’adhésion mais je n’ai eu de déclic pour aucun des candidats pour l’instant« . Leïla Benhamou, lycéenne à Léonard-de-Vinci à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), ira voter pour la première fois lors du premier tour de l’élection présidentielle, le 23 avril prochain.

Loin de savoir encore sur quel candidat son choix se portera, elle tient tout de même à souligner l’importance de cet événement. « C’est un moyen d’apporter sa pierre à l’édifice, de faire avancer la société à notre petite échelle. Et puis le vote, c’est un acte civique, c’est le minimum que l’on puisse faire. Je n’ai pas envie de voir un résultat qui ne me plaira pas et de me dire que j’ai laissé faire« , analyse la jeune femme originaire de la cité pavillonnaire du Vert-Galant, à Tremblay.

Des candidats et des médias « assez déconnectés »

Afin de faire son choix parmi les candidats, Leïla est devenue plus « observatrice » ces dernières semaines : elle lit les programmes, discute avec ses camarades et regarde les émissions politiques à la maison. Mais l’adolescente regrette que la campagne présidentielle ne se soit limitée, pour l’heure, à « une série d’attaques« , à une « guerre d’égo » et à « des affaires judiciaires » sans vrai débat de fond. « J’attends de voir comment les candidats vont se comporter lors des débats, ce qu’ils ont à proposer et l’image qu’ils vont donner d’eux, explique-t-elle. S’il n’y a pas de confrontation d’idées, je me dis ‘autant voter blanc’« .

L’économie, la jeunesse et les quartiers populaires. Voici trois des thèmes que Leïla qui souhaite devenir professeure d’Histoire voudrait notamment voir aborder lors des débats télévisés avant le scrutin. La lycéenne estime qu’ils sont traités de manière « abstraite » et que certains politiques et médias sont « assez déconnectés » de la réalité des quartiers populaires. « Quand il y eu l’affaire Théo, les banlieues sont devenues un thème important de la campagne présidentielle. J’ai l’impression qu’on s’intéresse aux quartiers populaires que quand il y a un incident, des échauffourées, alors que pour moi, ce n’est pas ce que je vis au quotidien. Les hommes et les femmes politiques vont faire des déclarations choc mais ne vont pas traiter le problème de fond. On va construire des terrains de football mais comment fait-on concrètement pour réduire le chômage ? Comment fait-on concrètement pour renouer le dialogue entre la population et la police ? », estime-t-elle.

« S’il le faut, je voterais pour le moins pire« 

Autre grand regret de Leïla : le manque de renouvellement de la classe politique. « Juppé, Fillon, Sarkozy, Le Pen,… j’ai l’impression de voir toujours les mêmes visages depuis de nombreuses années« , regrette-t-elle. Elle a aussi peur d’être déçue. « Les candidats promettent beaucoup de choses mais finalement quand ils arrivent au pouvoir, les choses ne changent pas vraiment. C’est peut-être ce qui lasse et nous dissuade d’aller voter parfois« , avance-t-elle en indiquant ne pas avoir ressenti « d’énormes différences entre le quinquennat de Nicolas Sarkozy et celui de François Hollande« .

Seule certitude pour Leïla, elle ne souhaite pas voir Marine Le Pen arriver au pouvoir. « Au premier tour, je vais sûrement voter pour le candidat qui représente le plus mes idées, mais au second tour, s’il le faut, je voterais pour le moins pire pour faire barrage« .

Kozi PASTAKIA

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