21 avril 2002, jour très marquant dans l’histoire du pays des droits de l’homme: un candidat de l’extrême droite arrive au second tour. C’est un choc pour la jeunesse de France et plus particulièrement pour nous les jeunes des quartiers dit « sensibles ». Pour la plupart, nous étions encore trop jeunes pour voter. Aujourd’hui pour la campagne de 2007, nous nous sommes tous inscrits massivement sur les listes électorales pour éviter une deuxième fois un Jean Marie Le Pen au deuxième tour. C’est pour cette raison que nous allons tous voter, afin d’éviter que des groupes d’extrême-droite ne se retrouvent au second tour. Mais il est sûr que pour beaucoup d’entre nous, nous voterons contre un candidat et non pour un candidat. Les jeunes des banlieues vont représenter un électorat non négligeable et pourtant nos besoins, nos envies, notre vision de la politique n’intéressent aucun candidat à la présidence. Peut-être pensent-ils que nous ne sommes bons qu’à brûler des voitures et que nous ne nous intéressons pas à la politique ?

Or nous avons des rêves, des envies, et nous nous intéressons aussi à la politique même si celle-ci ne s’intéresse pas à nous. Nos envies sont simples: nous voulons pouvoir après nos études être assurés d’avoir du travail. On ne veut pas être exploités pour gagner 1000 euros par mois et nous retrouver comme nos parents à nous priver toute notre vie. Nous sommes jeunes, nous voulons aussi pouvoir partir en vacances, voyager et voir d’autres paysages que nos cités complètement délabrées. Si les politiciens considéraient un tant soit peu les populations qui vivent dans nos citées, ils ne nous laisseraient pas vivre dans des conditions aussi déplorables. Aucun ascenseur, bâtiments insalubres, aucune infrastructure et – oui! – nous payons pour vivre dans ces conditions. Aucun candidat ne s’intéresse à ces réalités, ils viennent nous faire des promesses mais nous savons tous très bien qu’il ne s’agit que de belles paroles. Pour qui voter ? Madame Royal et Monsieur Bayrou obtiendront probablement la majorité des votes des jeunes des quartiers réputés sensibles. Ces deux personnages sont bien perçus. J’émets une petite objection pour le candidat François Bayrou, car nous n’avons pas oublié la gifle donnée durant la campagne de 2002. Il est fort possible que notre postier, Olivier Besancenot, obtienne un grand nombre de vote car il est le seul candidat de l’extrême-gauche qui puisse réellement nous représenter. Mais un postier président, soyons réalistes, ce n’est que peu plausible.

En revanche Monsieur Sarkozy est perçu très négativement. Il rejoindrait presque Monsieur Le Pen du point de vue des jeunes des quartiers. Nous ne sommes pas les seuls à partager ce point de vue. Une chose est certaine: nous irons tous voter massivement, par devoir, pour montrer que nous existons. Et je maintiens que pour la plupart d’entre nous, nous irons voter contre un candidat… et non pour un candidat.

Amélie Benguettache (Lycée Jean Renoir)

Amélie Benguettache

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