Samedi 25 juin, Paris, 34°C, la ville est en ébullition, la Gay Pride est lancée. Un long cortège s’étire de Montparnasse à la place de la Bastille. A l’intérieur c’est la fête : musique à fond les ballons, ambiance survoltée, danses endiablée… La Gay Pride, c’est gaie.
Première surprise : le cortège n’est ni 100% gay, ni 100% jeune. Il y a même des mamans et des grands-mamans qui sont venues défiler avec leurs enfants sur le dos. Pourtant, certaines choses ne sont pas à montrer aux plus jeunes, loin s’en faut. Quelques personnes aux abords du cortège restent médusées par ce postérieur qu’une jeune femme montre sans qu’on ait besoin d’être superman pour en voir une bonne partie. Dans la foule, il y a ceux qui se déguisent, torse ou cul nu, voire les deux. Ceux avec les mots free hugs ou free kiss dessinés sur le ventre donnant droit à des câlins à volonté. Mais inutile de mettre la langue, cela tient plus de l’accolade. D’autres boivent le whisky à la cow-boy. Une partie enfin porte des tenues plus traditionnelles, plus sages, limite bon chic bon genre, pour certains.
La fête est au rendez-vous (ainsi que les insectes, les canettes de bière jonchant le sol et la chaleur d’un été touareg). Les touristes sur les côtés regardent les frasques de la Gay Pride l’esprit ouvert, souriant et prenant pleins de photos souvenirs sur ces grands boulevards parisiens pris d’assaut.
La Gay Pride c’est la fête mais c’est aussi un combat. « Ma liberté préserve la tienne », peut on lire sur une banderole. On parle ici de liberté sexuelle. Les homos veulent pouvoir faire des trucs cochons entre hommes, entre femmes et de temps en temps, si l’envie leur dit, fonctionner et à voile et à vapeur, sans pour autant qu’on leur casse les pieds. Certains veulent même se marier.
En France, ce n’est pas pour tout de suite, mais un vent d’espérance souffle sur la Gay Pride 2011. « New, York, New York » est siffloté par tous, la grande pomme a voté la nuit précédant la Gay Pride française, la légalisation du mariage homosexuel. Dans le cortège, un espoir revigoré se lisait sur les visages joyeux, car si New York l’a fait pourquoi pas Paris, pensent-ils tous? Toi petite émigrée des faubourgs, Parisienne la plus célèbre de Manhattan, inspireras-tu la terre où tu es née, la ville où tu as grandi si haute ? C’est que ce 25 juin 2011, tu es un peu devenue la statue de la Liberté sexuelle.
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Saïd Benarroudj