J’avais envie d’écrire un post sur le rôle des étrangers dans la libération du pays durant la dernière guerre mondiale. Dans mon souvenir le monument aux morts de la ville présentait une patronymie assez exotique, bon point de départ. Je ne m’étais pas trompé. Quelle ne fut pas ma surprise en voyant inscrit dans la colonne « militaire et victime de guerre 1939-1945 » le nom de Boudgemaa Ali. Il est gratifiant de constater que malgré la faible présence des maghrébins à Bondy à la fin de la guerre (à peine une cinquantaine) il y en ait malgré tout un qui soit mort au champ d’honneur pour libérer le pays de la botte nazi.

Une autre surprise m’attendait, de celle qui pique celle la, désagréable tant je fus déçu et écœuré par ce que j’ai vu. Dans la même colonne que le soldat boudgemmaa figure un nom polonais ou russe, Szmekanovski. Son sacrifice et sa mémoire ont été bafoués, insultés par un geste honteux, son prénom ayant été rageusement rayé de la pierre. Pas assez néanmoins pour ne pas entrevoir les raisons de cet acte abject, cet homme mort pour Bondy et la France se prénommait Israël. A quoi ça sert d’écrire des articles où je conclue par « tout le monde peut vivre en paix à Bondy » (voir interview sur le moyen orient) si c’est pour observer de mes propres yeux la preuve d’un acte aussi clairement antisémite.

Je ne sais pas ce qui a motivé une telle expression de bêtise crasse. Si on veut le connecter à l’actualité je dirais que chacun a le droit de déplorer l’arnaque foncière qui se joue depuis plus de 50 ans au Moyen Orient, mais s’en prendre, de quelque façon que ce soit, à des compatriotes qui n’ont pour la plupart jamais mis les pieds dans un char merkava, je trouve ça personnellement très moche. La mémoire de monsieur Szmekanovski mérite d’être honorée il est donc légitime de réclamer la de son nom pour qu’il soit aussi visible que son frère d’arme d’Afrique du nord. Israël Szmerkanovski et Boudgemaa Ali, morts pour la France.

Idir Hocini

Idir Hocini

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