Est-ce que les BD d’Astérix et Obélix sont autorisées en Iran ? Je me pose la question parce que je n’ai jamais rien vu qui donne plus envie de manger du sanglier. C’est tellement bien dessiné ces gros rôtis de laies dans les banquets qui clôturent chaque album, qu’avec ça plus la bible à 1,50 euro, on fait plus le poids, je vous dis. Le sanglier fait moins saliver dans le dernier Astérix sorti en salle, échafaudé par Thomas Langmann et Frédéric Forestier.

Pourtant, tout laissait présager une tuerie cinématographique : un budget t’as mal à la tête, une tête d’affiche réunissant pratiquement toutes les stars françaises, du A d’Adriana au Z de Zidane. Les meilleurs ingrédients étaient réunis pour une mayonnaise cinq étoiles, mais elle n’a pas pris.

Le public partait avec un a priori positif pour les aventures de nos sympathiques ancêtres les Gaulois. A ce propos, comme j’ai quitté Neuilly pour Rosny 2 en cette occasion, dans la salle c’était tout aussi bien nos ancêtres les Numides, les Maures, les Nubiens et les Lusitaniens, unis derrière nos héros nationaux, comme au temps où Rome nous avait tous mis d’accord.

Les premiers crissements de zygomatiques devant un Franck Dubosc moustachu ou un hilarant Elie Semoun en juge olympique corrompu, font très vite place à des ronflements –comptant trois dormeurs dans mon rang, je me donne le droit de l’écrire. On sent le truc formaté pour une plus large diffusion à l’international. L’humour bien de chez nous est malheureusement absent de cette superproduction. Dommage, car on avait là un matos de départ qui permettait de s’échapper de scénarios depuis tant d’années basés sur un couple qui prend le petit déj’ à poil.

Le ciel ne nous est pas tombé sur la tête pour autant, tout n’est pas à jeter dans le film. Clovis Cornillac en Astérix est bluffant, une quasi-réincarnation ; le thème des Jeux olympiques est plaisant à souhait, décors et costumes sont soignés et Alexandre Astier quitte son château de Kaamelott pour camper un merveilleux officier prétorien. Autre bon point du film : les guest-stars. Schumacher, Zidane, Tony Parker et Jamel Debbouze rentabilisent les quelques minutes où on les voit sur la pellicule. Au crédit de la réalisation également, l’évidence qu’il plaira aux enfants tant l’univers d’Uderzo est respecté.

Mais le public qui à découvert Poelvoorde dans C’est arrivé prés de chez vous, un chef-d’œuvre qui a dû couter 30 000 francs belges à tout casser, risque d’être déçu. Non que l’acteur principal soit particulièrement mauvais : le rôle n’est pas taillé pour lui, tout simplement.

Moi je dis ça, après, bibi, c’est peut-être pas le plus qualifié pour faire une critique de film, j’ai fait « histoire » pas « audiovisuel ». Tiens, au fait, quelle nation a remporté le plus grand nombre de victoires aux Jeux olympiques, toutes périodes confondues ? Réponse : Sparte.

Idir Hocini

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