Née il y a quelques mois seulement, la web tv de Bagneux dans les Hauts-de-Seine (92) s’accroche et propose plusieurs émissions par mois : de l’actualité au talk-show en passant par du divertissement. Un projet ambitieux où les journalistes sont des habitants de la ville. Reportage.
Silence plateau, moteur, action ! « Bonjour à tous et bienvenue dans le tout premier numéro d’Alpha Bx, le jeu de BxTv », débite Thierry Jennaud, animateur d’un jeu de questions-réponses, de cette jeune web tv, où les lots seront offerts par des commerçants de la ville. « Coupez ! On la refait ! », lance Alec Aguletti, producteur, responsable des programmes, cofondateur de Bagneux Télévision et perfectionniste. « C’est votre jeu, Balnéolais et Balnéolaises, qui va vous permettre d’apprendre tout en vous divertissant avec les 26 lettres de l’alphabet », poursuit face à la caméra n°1, Thierry Jennaud, cet ancien chroniqueur de NRJ Paris, également comédien.
« Qui dit jeu, dit candidats. Ils sont au nombre de trois ! », explique-t-il, sous le feu des projecteurs, en se tournant vers Laurianne, Frédéric et Karine, très souriants et prêts à taper sur le buzzer. Sur le plateau fait de décor très naturel, l’ambiance est bon enfant. « Le rêve de ma vie c’est d’animer un jeu à la télé. Je suis trop content. Quelle super expérience ! », raconte, les yeux brillants, le présentateur d’AlphaBx, repéré alors qu’il faisait de l’animation sur le petit marché de Bagneux.
Vouloir créer du lien social à travers une télévision de proximité, c’est une idée émanant d’Alec Aguletti et de sa compagne Iuliana Neagu, rejoints très vite par Alain Valtat et Clode Hivernon, tous habitants de Bagneux, une ville populaire et dynamique. « Le but de cette web tv ? C’est de faire échanger les gens entre eux. On vit dans un monde assez déshumanisé. Ce qui caractérise le plus l’être humain c’est qu’il puisse communiquer », note Alec Aguletti, également réalisateur-scénariste.
Habitants et journalistes en herbe
« Si les gens nous envoient leurs vidéos ou qu’ils apparaissent dans une vidéo que nous avons tournée avec l’équipe, ils vont prendre un intérêt à regarder les émissions jusqu’au bout », justifie Iuliana Neagu, comédienne, productrice et présentatrice d’IBx, une émission d’actualité. « Tout le monde dans l’équipe peut proposer un sujet. Même dans le public. Après, moi, je suis là pour les valider, du moment qu’ils ne véhiculent pas de sentiments de haine et d’insultes », ajoute Alec Aguletti.
Quelques semaines avant l’enregistrement du jeu AlphaBx, c’était donc au tour de l’émission IBx. Au menu ? Un reportage sur deux frères passionnés de trains électriques, un autre sur la zumba et une chronique sur La Chance aux concours, une prépa de journalistes bénévoles aux concours des grandes écoles de journalisme. « C’est une télé participative. Plutôt que d’être juste spectateur, on demande aux habitants de participer et de créer leurs programmes », glisse en souriant le producteur de la web tv. Pari plutôt gagné car certaines associations et habitants commencent déjà à les contacter.
Manon Serve, habitante de Bagneux depuis sept ans, a très vite rejoint l’aventure : « Je ne connais pas beaucoup de gens dans ma ville. Je me suis dit que c’était l’occasion de rencontrer à la fois des personnes qui ont les mêmes centres d’intérêts et à la fois d’autres Balnéolais », explique cette monteuse-son de formation. Et de poursuivre : « Comme j’avais du matériel d’enregistrement je l’ai mis à disposition de la web tv. Du coup, j’apprends à faire du son sur le plateau. Mais on peut également apprendre sur les autres postes, ce qui est très enrichissant ».
Connue au moins à l’échelle de la ville, Bagneux TV espère prendre son envol et pourquoi pas se professionnaliser un jour, même si l’équipe reste bénévole pour le moment. « Même si c’est le cas, je veux que l’on garde la même ligne de conduite participative », insiste Iuliana Neagu. « Être libre c’est aussi ne pas diffuser de publicité. Cela signifie qu’il nous faut des subventions publiques ou du mécénat ». « Dans tous les cas on est déjà un média ! », renchérit Alec, qui a cru dès le début à ce projet où l’idée est de donner davantage la main aux jeunes.
Nassima OUAÏL