J’enfourche mon vélo et je me laisse dériver dans le dédale des rues pavillonnaires (on ne le répétera jamais assez, Bondy ne se réduit pas aux cités). C’est un plaisir. Les maisons dessinent un paysage extraordinairement varié. Certaines sont décaties, d’autres affichent les signes extérieurs des rêves projetés par ceux qui les ont fait construire. Il y a une minuscule tour de castel sur celle-ci. Un balcon crénelé sur celle-là. De frêles colonnades un peu plus loin . Je m’arrête devant une maison qui semble en pain d’épices; je découvre un palmier pour le moins inattendu sous le ciel de Bondy. Tout cela me fait songer à un inconscient à ciel ouvert.

Ma préférée se trouve au 24 de la rue Jules Auffret. C’est comme une maison de poupée, au bout d’un petit jardin. Sur la grille, une plaque m’apprend que ce Jules Auffet donnant son nom à la rue fut conseiller général de Bondy-Pavillon, maire adjoint de Bondy, secrétaire de la région du Parti communiste français et fusillé par l’occupant allemand en 1944. Pour un membre du PCF, une si petite maison est comme un brevet de vertu communiste.

 

Par Michel Audétat

Michel Audétat

Articles liés

  • Langue(s) et origine(s) : « Une fausse Algérienne? »

    Pourquoi en France un certain nombre de parents n'ont pas ou peu transmis leur langue maternelle à leurs enfants ? Pour tenter de répondre à cette question, nos blogueuses et nos blogueurs explorent leur histoire familiale. Zoé nous parle, ici, de son rapport à l’arabe.

    Par zoe rehahla
    Le 19/09/2023
  • Racisme et santé mentale : un tabou difficile à briser

    Si les discriminations raciales sont largement documentées, leurs effets sur le psychisme restent méconnus. Selma Sardouk, spécialiste en thérapie décoloniale, apporte un éclairage croisé avec l’expérience de Randy, afrodescendant et étudiant en économie.

    Par Naima Dieunou
    Le 12/09/2023
  • À Briançon, un refuge pour exilés contraint de fermer ses portes

    La Montagne frontière 2/2. Dépassé par le nombre d’arrivants et sans aides des pouvoirs publics, ce refuge a baissé le rideau, fin août. Dans cette ville des Hautes-Alpes, les Terrasses solidaires tiennent pourtant un rôle indispensable. Des centaines de personnes trouvent un peu de repos et un accès au soin après un chemin d’exil éprouvant et parfois mortel.

    Par Névil Gagnepain
    Le 10/09/2023