Aujourd’hui, dimanche matin, même si j’ai mal dormi et beaucoup écrit, je suis en de bonnes dispositions. Je vais être sympa, penser aux autres. Lundi, c’est Blaise qui me remplace. Il fait un stage à L’Hebdo. Il aime écrire sur la culture. L’autre jour, Alain Jeannet, le rédacteur en chef, nous a dit en séance de rédaction: « alors, qui part à Bondy? » Silence dans la salle. Alors, il a regardé Blaise dans le blanc des yeux en lâchant: « Vous? » Blaise a dit oui. Il a eu raison. Je vais acheter trois choses qui m’ont manqué au studio: des sacs poubelle, un miroir (j’utilisais les reflets de la grande coupe remportée par le RC Blanqui) et, à défaut d’oreiller,

un coussin.

 

 

Le lit « clic-clac », il est arrivé à la dernière minute, transporté par Mohamed et Radouane. Quant au coussin, j’en ai déniché un pour 2 euros « Chez Mian », le bazar du coin tenu par des Pakistanais installés de fraîche date. Le bazar se nommera d’ailleurs bientôt « Inam ». Inam, c’est le prénom du neveu du commerçant, qui tient la caisse. Mais ce n’est pas lui le patron. Le boss, il est dehors, occupé à saler l’entrée du bazar pour éviter des chutes de clients. Le boss, il ne parle pas très bien français. Il ressemble comme deux gouttes d’eau au commerçant. « C’est votre frère? » « Non, c’est la famille, c’est un lointain cousin, c’est lui le patron ». L’oncle d’Inam pense surtout au Pakistan. C’est vrai que la situation, cet hiver, sera dure là-bas. En Suisse, une responsable de la Croix-Rouge, Mary Hofstetter, m’a demandé de signaler qu’elle récolte de l’argent pour le Pakistan. Voilà l’adresse, pour ceux qui veulent aider: www.redcross.ch.

L’oncle d’Inam, lui, a envoyé des couvertures. « L’argent, on ne sait pas où il va… », m’a-t-il expliqué. A Bondy aussi, l’hiver sera rude. A Bondy, les étés sont plus chauds qu’ailleurs et les hivers sont plus froids qu’ailleurs.

Les gens de Bondy sont vraiment accueillants. Le maire contrôle bien son affaire. Il s’est tout de suite rendu disponible alors que j’attends toujours une réponse du maire d’Annecy – ville éloignée de 40 kilomètres de Genève – pour une interview. Depuis trois ans. Quelle arrogance, ce Bosson d’Annecy! Il devrait prendre exemple sur Gilbert Roger. « Ouais, notre maire, il fait bien sa komm, c’est tout », persifle un Bondynois (je tairai son nom car, un jour, il aura peut-être besoin des services de la mairie…). Je le connais à peine, mais je crois qu’il essaie de faire son boulot. Regardez comme sa petite fille l’entoure, à côté de l’ancienne ministre Elisabeth Guigou.

Je quitte Bondy, une larme à l’œil. Ciao à tout le monde! Merci de m’avoir accueilli si chaleureusement, Mohamed dit Mimi, Ahmed, Jamal, Robert Grammont, Carlos le Portugais de l’entreprise Guilbert, les Guilbert père et fille, Mohamed Hadji, Radouane, Mohamed et Djamel Hamidi, Marie des Mureaux, Laure, Stella, Ana, Grégoire, Ricardo le Chilien, Silvio du Paraguay, Marin le Bulgare, Omar, Sandra qui ne voulait pas être photographiée (dommage pour les lecteurs), Josefa, Albino, Joaquin, Maria de los Dolores, Marcel le Bernois et tous les autres…

Et comme David, à la rédaction de L’Hebdo, m’a expliqué en six secondes chrono comment mettre une photo sur un blog (en informatique, je suis plutôt largué), je vous offre une dernière photo de paso doble. Olé!

Bye bye Bondy!

 

 

Par Roland Rossier

 

Roland Rossier

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