– Au Mc Donald’s, relents de vieilles huiles recyclées, clips de M6 qui passent en boucle (le siège de M6 se trouve en face de la rue) et connexion qui s’interrompt toutes les demies heures (la plupart du temps, quand je n’ai pas sauvé).
– Au Celtique Café, avenue Charles-de-Gaule, le patron a préféré interrompre l’expérience il y a un an. « Les gens qui travaillent ne consomment pas ».
– Au Café Durant Dupont, Place du Marché, bar-lounge-jet-set-bling-bling… et bière-pression à 5 euros.
– Tout compte fait, 5 euros, c’est le prix d’une heure de connexion dans le seul cybercafé de la ville (60’000 habitants) qui se trouve dans une annexe d’un photocopieur de la rue Longchamp.
– Au Centre Municipal Bergerat, la bibliothécaire, désespérée, me conseille d’écrire une lettre à la Mairie. Cela fait des années qu’elle demande une connexion internet libre-accès et que rien ne bouge…
Pourtant, le bonheur est à portée de main. Depuis la chambre que je loue, je capte une dizaine de connexions sans fil. Ne me manque que le code. Depuis trois jours, j’entame la conversation avec toutes les personnes que je rencontre dans l’immeuble. Allez savoir pourquoi, il n’y a que des femmes. Mères ou nourrices. Elles comprennent. Elles vont demander à leur mari. Elles prennent mon numéro. Elles refusent que je prenne le leur. Personne ne rappelle…
…un Coca, s’il vous plaît. Oui, un grand. Super Size Me !
Blaise Hofmann (en direct du McDo de Neuilly)
