« A notre époque, c’était bien plus dur de travailler » affirment souvent nos parents, sans négation possible, à propos des devoirs à faire à la maison. C’est vrai que  de nos jours, les élèves disposent d’un outil de travail qui n’existait pas il y a 20 ans : l’Internet.  Grâce au web, nos recherches gagnent en rapidité, les différents sites proposés nous offrent divers points de vue sur le sujet que nous avons à étudier et le web met la culture pratiquement à portée de tous. Il est plus facile de mettre en commun un fichier informatique qu’un dossier papier de quatre kilos. La toile permet souvent d’éviter l’achat de certains livres dont nous n’avons besoin que le temps d’un devoir.

Mais est-ce que l’Internet nous facilite vraiment autant la vie et les devoirs ? L’utilisation de ce merveilleux outil à des fins scolaires se heurte, à mon sens, à quelques obstacles qui pourraient finalement annihiler tous les bienfaits de cette technologie. Déjà, beaucoup de jeunes, si ce n’est la totalité, vous avoueront que lors d’une recherche informatique, ils auront tendance à ouvrir dans un autre onglet, des sites sociaux, des jeux en ligne, des sites de musiques, des sites pornos japonais ou que sais-je encore. Par conséquent, la nouvelle méthode de travail est souvent court-circuitée, à cause de multiples risques de dispersion. De plus, la tentation de tricher est omniprésente lorsque nous avons la réponse en face des yeux (inutile de préciser qu’il est facile pour un prof de remarquer quand un élève tire tout son devoir de Wikipédia). Enfin, de nombreux sites véhiculent des légendes urbaines sur tel ou tel auteur et proposent donc des réponses fausses, nous amenant ainsi à faire des erreurs grosses comme un camion.

Pour ma part, tout au long de mon année de Terminale, j’ai utilisé l’outil Internet, uniquement cet outil. Mais sentant approcher les examens, et prenant conscience que ma méthode de travail n’était pas super efficace, j’ai décidé de travailler comme je ne l’avais plus fais depuis la 5e, à  l’ancienne, en allant  à la bibliothèque pour faire des recherches.

Je dois avouer qu’au début, j’ai eu beaucoup de mal à me familiariser avec cette méthode d’un autre temps, je la trouvais plus longue, plus laborieuse, plus contraignante. Puis, à force de persévérance, je me suis rendu compte que cette solution me permettait de regagner en réflexion personnelle, d’être capable de passer plusieurs heures à écrire tout en restant très concentré.  D’ailleurs, je pense que les jeunes savent implicitement laquelle des méthodes leur réussit le plus. Pour le vérifier, il suffit d’aller à la bibliothèque de Bondy en février. Si vous trouvez plus de trois lycéens travaillant distraitement sur leur cours, je vous donne 20 francs (je travaille à l’ancienne, je paye à l’ancienne). Revenez ensuite fin mai, trois semaines avant le Bac. La bibliothèque est remplie, plus aucune place pour s’assoir, et l’ambiance n’aura jamais été aussi studieuse…

Retour vers le futur versus l’antiquité, Internet contre le couple stylo/papier. J’ai testé les deux techniques et la méthode old school a ma préférence : elle donne de bien meilleurs résultats. C’est pourquoi, c’est décidé : à partir de maintenant, je fais mes devoirs à l’ancienne.

Tom Lanneau

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