Le club de Seine-Saint-Denis rencontrait Evian aujourd’hui à 15 heures, au stade Auguste Delaune à Saint Denis. Malgré ses efforts et le soutien des supporters venus nombreux, Bobigny a perdu 3‑0.

« A Bobigny, c’est comme un jour férié. Les rues sont vides”, s’amuse Mamadou au milieu de la foule dans les tribunes du stade Auguste Delaune à Saint-Denis. Et pour cause, les gradins sont pleins pour la rencontre qui oppose l’Académie de Football de Bobigny (division d’honneur), à Evian Thonon Gaillard (Ligue 1) pour les 32e de finale de la Coupe de France. Le coup de sifflet est prévu à 15h15 mais une heure avant déjà, les supporters balbyniens étaient présents, prêts à assurer le rôle du 12e homme. Un membre du staff s’excuse “pour l’absence de sono qui empêche la diffusion de musique” mais pas de panique, un orchestre oriental est présent en tenues traditionnelles et avec les instruments qu’il faut pour faire sauter les gens. Musique, mégaphones, sifflets et cordes vocales mettent l’ambiance afin de réchauffer les lieux.

tribunes

Tribunes du stade Auguste Delaune (Saint Denis)

Le coup d’envoi est lancé par Black M, le rappeur de la Sexion d’Assaut. Dawala, président du club de Bobigny et PDG du label Wati-B, est au bord de la pelouse. Soucieux de la bonne tenue du stade et de son équipe sur le terrain, il surveille son club tout en discutant avec ses fans et ses amis. La victoire serait un énorme cadeau de nouvelle année surtout que la première mi-temps est très bien gérée par le club de Division d’honneur. Rapide, collectif et bien présent en défense notamment grâce à Souleymane Badji, il est difficile de se dire que cinq divisions séparent ces deux équipes surtout que l’adversaire n’est autre que le finaliste de la coupe de France précédente. Le score reste nul à la mi-temps et certains supporters se demandent si Evian TG est bien un club de Ligue 1. Certaines célébrités sont venues assister à la rencontre. Luis Fernandez, ancien footballeur, est même présent au milieu des supporters du club francilien. Selfies et photos pleuvent pendant que sur la pelouse, les rouges (Bobigny) résistent avec force.

A la reprise, Bobigny s’épuise et le public s’en rend compte. Les dents se serrent sur les bancs balbyniens et certains se tiennent même la tête. Mais ce que redoutaient les rouges arrive : à la 68e minute, l’international Fabien Camu ouvre le score. Le but est contesté par Bobigny et ses supporters qui crient au hors jeu, en vain. Il est bien comptabilisé par les arbitres et cela sonne le début de la déferlante : Bille Nielsen puis Wass dans le temps additionnel ajoutent leur tâche au score. Tous les espoirs des franciliens tombent en ruines. 3 – 0, c’est le score final. Mais on se rassure aussi bien dans les gradins que sur la pelouse : personne n’a démérité et en face, “c’était la Ligue 1”, se justifie un joueur.

L’entraîneur balbynien, lui, semble fier de son équipe, surtout qu’à la fin du match, Evian TG fait une haie d’honneur au club qui lui en a fait baver pendant plus de 60 minutes. Le stade se vide rapidement, mais les jeunes refont déjà le match à peine sortis de l’enceinte sportive. Trop d’occasions loupées, un terrain comparé à un vrai champ de ruines et un niveau trop différent entre les deux équipes, le public ne manque pas d’excuses. Mais le score parle plus que les mots. La coupe de France s’arrête ce soir pour Bobigny, dit, le petit Poucet. Et si beaucoup s’attendaient à une défaite, personne ne pensait voir un jeu si vif dès le début du match. Une belle surprise pour beaucoup, entachée par “l’absence d’un but pour l’honneur”, conclut un jeune de 10 ans.

Inès El laboudy

Articles liés