Poulet curry, vinday, achards de légumes, beignets, samoussas… La cuisine mauricienne est une mosaïque de saveurs et de cultures. Elle s’est enrichie au fil du temps de nouveaux parfums venus d’Inde et d’Afrique. Mon choix se porte sur le poulet rougail accompagné de riz basmati parfumé à la cannelle et aux aromates. Il est cuisiné par Dowlut et servi par son épouse Mala. Le poulet rougail est un plat créole fait à base de poulet, de tomates, d’oignons, de thym, de persil, relevé à l’ail et au gingembre. Dowlut a quitté l’Ile Maurice au début des années 80 pour vivre son rêve «français». D’abord serveur dans un restaurent Parisien, il apprend la cuisine orientale puis finit par gagner la confiance du patron. Alors il décide d’ouvrir à son tour, son propre resto, mauricien bien sûr. «Je fais une cuisine familiale» dit-il. Un art qu’il a appris en regardant tout simplement ses parents. La vie l’a éloigné de son île. Son rêve l’a rapproché de ses origines.

Ils étaient, avec sa femme, bien installés dans la vie. Tous deux salariés en CDI, ils vivaient avec leurs deux enfants dans une maison de banlieue. Ils ont tout quitté : leur travail, leur maison et leur ville pour tenter leur chance dans la capitale. Il s’agissait pour lui d’une véritable envie et non d’une nécessité. Il obtient un crédit et ouvre son restaurant dans les beaux quartiers, le XVII arrondissement parisien. Des débuts difficiles. Des moments d’angoisses et de doutes. Et pourtant il a résisté et est allé de l’avant.

Il a eu plein d’idées, de projets en tout genre pour développer son affaire. Publicité dans des magazines, anniversaires, mariages, changement de décoration. Il a pensé à tout. Il s’est battu pour faire en sorte que son rêve dure. Certains clients sont des habitués. Certains même sont devenus au fil des années des amis. D’autres viennent ici avant de partir à l’Ile Maurice pour avoir un avant goût des vacances et s’initier à la cuisine. Ils viennent aussi à leur retour pour retrouver ces mêmes saveurs et poursuivre le dépaysement. Aujourd’hui, il respire ! Car les affaires vont mieux. Il ne relâche pas pour autant la pression.

Mais il avoue que le métier de restaurateur est un métier difficile, qui lui prend tout son temps et toute son énergie. Avec en prime des weekends sacrifiés et des vacances écourtées. Une activité qui exige des compétences diverses et indispensables pour réussir. Il faut être bon gestionnaire et excellent organisateur. Il faut également détenir un savoir faire culinaire et offrir un service de qualité. Plus qu’un métier, c’est une vie. Une vie qui l’aime et dans laquelle il s’épanouit.

Tassadit Mansouri

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