La France entière a été touchée par les attentats du vendredi 13 novembre. Toutes les générations et classes confondues. Un terroriste ne fait pas de distinctions. Il ôte la vie un point c’est tout. Mais la vie continue. Et les jeunes s’engagent, toujours.

Les associations étudiantes s’organisent pour promouvoir le vivre ensemble. Derrière le hashtag #Noussommesunis, un grand nombre d’associations et de personnalités appellent à ne pas tomber dans le gouffre de la division. Leur tribune, publiée sur le site de Libération, explique leur position et pourquoi ils ont décidé d’ouvrir une campagne de dons pour les aider à communiquer autour de la question.

Les associations signataires sont en nombre et c’est réconfortant. L’association des Étudiants Musulmans de France en fait partie. Ouverte à tous sur tout le territoire, elle est créée par des étudiants pour des étudiants afin de les accompagner durant leur cursus. Elle organise différents types d’activités : syndicales et sociales, solidaires et humanitaires, culturelles et sportives. Sur le terrain, elle facilite l’insertion des étudiants dans les campus, notamment celle des étudiants étrangers, tente de combattre l’isolement qui touche parfois l’étudiant, et participe à son bien-être en l’accompagnant dans ses démarches. Elle s’inspire de l’éthique et des valeurs musulmanes. Ses membres actifs veulent normaliser et démystifier la présence musulmane en France, en travaillant sur des sujets de réflexion avec l’organisation de conférences par exemple.

Les membres de Coexister sont leurs collègues dans la lutte contre les discriminations. Ensemble, ils organisent la coexistence active. Coexister, c’est un mouvement interreligieux porté par des jeunes, pour des jeunes. Leur action est telle que les présenter n’est quasiment plus nécessaire : ils sont partout. Cependant, cela reste utile puisqu’il est important que tout le monde le sache. Ouvrir le dialogue est leur partie de travail la plus conséquente. Un travail qui se transforme soit en débat houleux confessionnel soit en une très grande soirée très sympathique.

Samedi 21 novembre place de la République, c’est l’heure du recueillement et du mouvement d’union. 15H30, les membres de l’association des Étudiants musulmans de France sont rejoints par ceux de Coexister. Les médias sont également présents pour décrocher leur parole. Il pleut des cordes, mais ils sont là, en nombre et viennent de partout. Un membre du bureau d’EMF Ile-de-France est déjà là. Pancartes en main, elle accueille tour à tour les membres d’EMF et débriefe sur ce qui suivra. Les membres sont ravis de se retrouver et échangent les dernières nouvelles. Le groupe Coexister arrive et s’en suit un échange encore plus grand. Ils disposent les pancartes et approchent les passants en leur demandant s’ils veulent bien noter un petit quelque chose sur celles-ci. Ces derniers sont surpris et contents que des jeunes soient présents également. Mais pas tous. Des gens ont reproché au groupe d’être intervenu bien trop tard… Peu importe, ils ont été écoutés et cela a marché. Des discussions avec les passants ont émergé et c’est primordial. Les pancartes circulent, passant de mains en mains, mais avec la pluie battante, les écrits coulent et disparaissent. Un rouleau de papier transparent permet de les conserver. Quand on est jeune, on fait avec les moyens du bord. Surtout qu’à la fin, ça rend tout de même bien. La place était couverte de fleurs, de dessins, de mots et ces deux associations ont voulu ajouter leur touche. Solennellement, les pancartes ont été édifiées en l’honneur des victimes pour porter un message univoque et précieux.

Pour Abderrahmane, trésorier EMF IDF : « l’idée était de montrer l’esprit d’union. Que nous sommes tous unis, quelle que soit notre religion. Il y a eu des échanges bénéfiques et même s’il y avait un sentiment de tristesse c’était aussi une lueur d’espoir. Je retiens que c’est une action importante a mener en tant que concitoyen français. On devait la réaliser avant que les gens puissent exprimer ce qu’ils ressentent ». Un membre du bureau ajoute alors : « c’est en agissant en symbiose avec d’autres associations que nos actions respectives auront encore plus d’écho ».

Quant à Gwendoline, membre actif, elle pense « qu’il important de coopérer avec d’autres associations, notamment dans le cadre de l’action menée cet après-midi sur la place de la république, car il est important, en tant que citoyens français actifs, de montrer notre union et notre solidarité, tous ensemble, face aux événements dramatiques qui se sont déroulés dans notre pays. Notre partenariat avec l’association coexister est donc une façon de montrer que l’ensemble de la jeunesse, d’autant plus qu’elle a été particulièrement touchée, reste unie ».

Lorsque l’on demande ce qu’il en est des échanges après les événements, une membre du bureau rétoque :  « ils étaient enrichissants et émouvants, cela a permis d’ouvrir le dialogue et de discuter avec des personnes de toutes tendances ». Et « les échanges que j’ai eus, pour ma part, après les événements sont très diversifiés. Je pense qu’il faudra des espaces d’échange plus nombreux entre les citoyens et un certain nombre d’actions pour garder une certaine cohésion au sein de la société, et je pense également que la sphère politico-médiatique a un grand rôle à jouer » ajoute Gwendoline.

Abir, qui a répondu présente, retient pour sa part « un moment de recueillement émouvant qui est essentiel à mener pour réaffirmer notre volonté d’unité et de vivre ensemble ».

Gwendoline termine enfin : « cette action a été positive, selon moi. Elle a permis de montrer notre union et notre solidarité avant tout, mais elle a également été l’occasion de s’exprimer, en tant que citoyen sur notre ressenti et notre perception de la situation, notamment à travers les médias, ce qui est important, du fait de leur influence sur l’opinion publique. Elle a également permis de créer un espace d’échange entre les membres des associations et les passants, qui ont pu s’exprimer librement sur les toiles mises à leurs dispositions. Pour résumer en trois mots : unité, solidarité et dialogue ».

Plus que jamais, #nous sommes unis.

Yousra Gouja

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