Les Bleus ont perdu contre la Suède.  Certes, nous pourrions aisément avoir le raisonnement suivant : si l’équipe de France ne bat pas une équipe moyenne, comment va-t-elle se dépatouiller contre l’Espagne, championne d’Europe et du Monde en titre ? Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, le foot n’est pas une science exacte.

Sinon, la Grèce n’aurait pas gagné l’Euro en 2004, les Pays-Bas ne seraient pas déjà éliminés et Raymond Domenech n’aurait  jamais coaché l’équipe de France. Petit bilan de l’Euro après la phase de poules, groupe par groupe.

Groupe A.  La Russie rentre à la maison. Si elle pouvait récupérer aussi ses hooligans avant de partir, ce serait parfait. Les mecs ont failli coûter 6 points de pénalité à leur équipe à cause de leurs penchants pour le Krav Maga et autres prises des services secrets. D’habitude, un supporter violent se contente de mettre quelques bonnes droites des familles et un coup de boule, au cas où. Non, là, il y avait aussi les pieds, les jambes, les coudes. Vous ne me croyez pas ? Demandez aux stadiers polonais…

La Pologne, qui co-organise l’événement, est aussi éliminée. Pas de regret, l’équipe n’avait pas le niveau. Belle image de ses supporters néanmoins, qui ont ovationné leurs joueurs malgré leurs performances de cancres. C’est beau, comme la République Tchèque et la Grèce, qui se qualifient. Les Grecs l’ont joué sournoise et affronteront l’Allemagne en quarts. Tiens, tiens. Le coach allemand, Joachim Löw, réfute en bloc la dimension politique que peut revêtir un tel match. Ouais, mais quand même, si les Grecs gagnent, Angela pourrait mal le prendre. Allez, je suis pour la Grèce !

Groupe B. Le groupe de la mort, surtout pour les Pays-Bas, vice-champions du Monde, qui finissent derniers. Jamais vu des radins pareils. Ils sont géniaux, mais on aurait cru qu’ils jouaient en bas de chez eux. Une grosse dédicace à l’attaquant  le plus égoïste de cette équipe,  Arjen Robben,  qui aura cette saison perdu toutes les compétitions majeures qu’il était possible de perdre. Une autre à l’entraîneur, Bert Van Marwijk, qui pensait peut-être en alignant jusqu’à 7 joueurs à vocation offensive, qu’Olive et Tom n’était pas qu’un dessin animé. Un destin à la Domenech pour lui, qui avant de tout foutre en l’air, avait aussi failli gagner la coupe du Monde.

Sans surprise, l’Allemagne est là. Le Portugal aussi, qui compte dans son équipe un cyborg nommé Cristiano Ronaldo et d’autres robots comme Nani, Meirelles ou Bruno Alves.  La presse avait sévèrement critiqué Ronaldo pour ses deux premiers matches très brouillons. Au troisième, il a plié les Pays-Bas tout seul.  Heureusement pour les néerlandais qu’un match ne dure que 90 minutes et des poussières, parce que « Cri-Cri » avait l’air bouillant. A passage, merci au Danemark d’être venu.

Groupe C. Un autre groupe balèze, qu’on pourrait aussi qualifier de groupe de la mort et dans lequel l’Eire a crevé tout de suite. 3 matches, 3 défaites. Un souci de niveau là-aussi. La Croatie a joué crânement sa chance. Une belle équipe de techniciens et de golgoths, qui a posé de très gros soucis à l’Espagne et l’Italie.

L’Espagne est qualifiée et jouera en quarts contre la France. Je suis peut-être fou, mais j’y crois. Il n’y a plus la même magie chez les espagnols. Et puis, à force de gagner, ils vont bien finir par se blazer. Ils ne peuvent pas toujours avoir faim, merde ! Enfin je pense. L’Italie, elle, s’en est tirée, grâce notamment à ses deux attaquants cinglés. Le premier s’appelle Antonio Cassano, un bad-boy à l’insulte facile, qui sort d’une opération du cœur après un AVC fin 2011. Le deuxième, c’est Mario Balotelli. Celui qui balance des fléchettes sur les jeunes du centre de formation de Manchester City, allume des feux d’artifice chez lui et fait la gueule quand il marque. Lundi, il a planté un superbe but. Si un coéquipier ne lui avait pas mis la main sur la bouche, des oreilles de génitrices innocentes auraient tremblé. Car Mario avait (encore) l’air furax, bien qu’on ne sache toujours pas pourquoi.

Groupe D. La Suède est éliminée. L’Ukraine aussi, qui s’est fait voler un but valable hier soir contre l’Angleterre, qui s’était fait voler elle-même un but valable contre l’Allemagne à la Coupe du Monde 2010. La question est donc : qui donc l’Ukraine volera-t-elle ? On ne donnait pas très chers des anglais, qui ont débarqué très diminués à l’Euro, mais avec un coach –Roy Hogdson- revenu à un football simple. Un entraîneur à l’ancienne, bien du genre à appuyer sur Start, sans regarder la composition d’équipe, quand il joue à PES [jeu de foot Ndlr] sur sa Playstation.

La France est qualifiée. Hourra. Et a gagné son premier match en compétition officielle depuis 2006. C’était vendredi, contre l’Ukraine. Hourra bis. Ça va être coton contre l’Espagne, mais ça peut passer.  Les Bleus restaient quand même sur 23 matches sans défaite, dont des victoires de prestige – certes en amical- contre le Brésil, l’Angleterre et l’Allemagne. Cette équipe peut faire un coup, à condition qu’elle arrive à trouver Benzema en attaque. Et bien le servir.

Au rayon des bonne surprises, Yohann Cabaye, le milieu de terrain de Newcastle, qui a fait forte impression, se rendant, disons-le, indispensable. Et pour moi, supporter marseillais, Alou Diarra. Ce n’est pas exceptionnel, mais comparés à ses prestations étrangement nulles avec l’OM, ses matches à l’Euro peuvent être considérés comme magiques.

Il y a aussi eu cette polémique avec Samir Nasri. Il marque contre l’Angleterre et lâche toute sa hargne à l’attention d’un journaliste du quotidien l’Equipe.  « Ferme ta gueule » qui lui a dit. En fait, le type l’aurait critiqué et Nasri, taquin, n’aurait que très peu apprécié. Ainsi, sa mère, souffrante, n’aurait pas encaissé de lire que son rejeton ne cassait pas des briques cette saison, ce qui, soit dit en passant, n’est pas faux. Une question : est-ce qu’elle encaissera de lire que son garçon dit des grossièretés à la télévision, devant des millions de téléspectateurs ? Parce que c’est mal-élevé.

Ramses Kefi

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