Je vais peut-être vous apprendre un truc mais quand on lit un livre écrit par quelqu’un qu’on connaît, ben c’est sa voix qu’on entend dans notre tête. « Facebook : mes amis, mes amours… des emmerdes ! », c’est 190 pages avec Olivier Levard dans le crâne. Avec tout le respect que je lui dois, ça passe mieux  lorsque c’est Pierre Bellemare et ses histoires extraordinaires qui me tiennent compagnie quand je siège sur le trône où l’on est tous un peu roi. Je lis aux WC, comme tout le monde. Mais le livre d’Olivier Levard et de Delphine Soulas ne correspond pas tout à fait au cadre : il est loin d’être « chiant ».

Si vous vous demandez comment Facebook a conquis le petit monde du web, qui est Twitter ou comment les Brésiliens se connectent sur la toile dans l’espoir de faire l’amour à autrui, ce livre est fait pour vous. En donnant 15 euros aux éditions  Michalon ou en venant mendier à ma porte pour que je vous prête le bouquin, vous aurez accès à un savoir quasi-encyclopédique sur les réseaux sociaux.

Le livre commence par retracer l’épopée de Mark Zuckeberg, où comment devenir milliardaire avec Facebook à l’âge où moi, je touchais 2500 francs de bourse en DEUG d’histoire, pécule taxé par ma Louis XIV de mère pour nous faire un toit. Comment ça fonctionne, pourquoi un tel succès, de l’analyse, de l’enquête, un peu de style, le web 4.0 livre ici tous ses secrets. La partie la plus fraîche à mon goût, reste ce petit tour d’horizon des comportements introduits par l’usage des réseaux sociaux. Les centaines d’amis ajoutés pour ne jamais leur parler ou les gens supers énervants qui racontent leur vie dans les petits messages en langue sms sous leur pseudo (ex : Olivia, super heureuse, a croqué une chips lol mdr kiss bis ptdr love expldr a tous merci pour l’anniv je te kiffe chouchou!!!).

Les anecdotes sont toutes très savoureuses. Du style : un idiot ajoute son patron sur Facebook, tout en couchant en furet avec sa femme. Une belle plante au QI de coquelicot, assez conne pour poster sur le mur de l’amant : « C’était une super nuit ! Qu’est-ce que tu m’as mis hier soir mon vilain… on a fait ça comme des lapins ! J’ai l’impression d’être passée sous un train ! Rien à voir avec l’autre tâche, le père de mes enfants qui te sert de patron ! Travaille bien ce matin. Bisous. » Lisez le bouquin, j’exagère à peine.

Toujours avec un TGV d’avance sur les bonnes poires comme moi, les escrocs se sont très vite mis à sévir sur Facebook, profitant de l’absence totale de vie privée sur certains comptes : « Au secours ! Je me suis fait voler mes papiers, comme tu le sais je suis à Tijuana. Je te contact sur le compte d’un ami camerounais rencontré par hasard dans les rues de Mexico. Envoie-moi 5000 euros sur ce compte off shore pour que je puisse rentrer sur Paris. Signé : ton meilleur ami qui a besoin de toi. » Bon c’est clair qu’à Bondy, on nous arnaque pas avec un message pareil, même si t’es dans le caca noir, cet appel à l’aide ne souffre qu’une réponse : « Cher meilleur ami. Crève dans ton vomi, t’avais qu’a pas quitter la cité. J’ai bien ri. Casse-toi un bras, t’auras rien ! »
 
En gros le livre vous dit que Facebook c’est bien, c’est une idée de génie, mais attention quand même au mec de 45 ans qui ajoute ta fille comme ami, en se cachant derrière une identité basée sur des polaroids de lui adolescent. Et puis merde ! Qu’est ce que tu vas réunir au même endroit ta grand-mère, ton patron, ta femme et ton ex. C’est la porte ouverte à tous les coups de pute : « Chère Madame Hocini, votre fils mange du porc et vous êtes grand-mère. Signé l’ex-petite amie israélienne d’Idir alias Moshe quand il m’a draguée en boite. » Tout est dit dans le titre, Facebook c’est comme la vraie vie : des amis, des amours, donc pleins d’emmerdes.

Idir Hocini

Olivier Levard et de Delphine Soulas : « Facebook : mes amis, mes amours… des emmerdes ! », Michalon, 192 pages, 16 €

Idir Hocini

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