« Laïque, nous sommes un cimetière laïque ». Calfeutrée dans sa petite cahute chauffée, Madame Rioult, la conservatrice (oui, oui, on dit bien comme cela) du cimetière de Bondy, est catégorique: Ici on enterre dans l’esprit de la République, libre, égaux et fraternel. En fait, on pourrait aussi dire cimetière des Français de souche. L’immense majorité des tombes sont chrétiennes et les noms des morts bien de la région: Michel, Lecoq,… Et pour cause, il date du XVIIIe siècle.

Mais où se trouvent toutes les tombes des habitants de confession musulmane de la région? « Ah, il faut aller à Bondy nord, là ils ont un carré à eux », me répond la conservatrice. Bon, il faudra que je pense à y faire un tour ces prochains jours.

En France, les cimetières sont en principe communs à toutes les confessions. Il appartient au maire d’autoriser ou non des carrés séparés. Apparemment, ce dernier a tranché en faveur d’une co-existence des confessions, plutôt que pour une laïcité imposée dans la mort. En fait, j’ai appris que beaucoup des défunts des communautés immigrées sont rapatriés au pays. Cela doit signifier une sacrée industrie pour les pompes funèbres. Il faudra que je poursuive l’enquête…

Par Pierre Nebel

Pierre Nebel

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