« Vous savez, des journalistes de toute la France sont venus à la Mosquée de Bondy. Des Américains, des Allemands. Et bien j’ignore pourquoi, vous êtes le premier à qui j’autorise de prendre une photo à l’intérieur de la Mosquée. » Mohammed Meniri, maître des lieux, m’ouvre les portes de son bijou, la première mosquée du 93, la seule totalement autofinancée, un lieu saint que les Bondynois ont attendu pendant 20 ans.

Depuis que 300 fidèles se réunissent à chacune des cinq prières, jusqu’à 1’500 le vendredi, le Maire aime parler de « sa Mosquée ». Il en a pourtant fallu de la patience et de la persévérance:  prier pendant vingt ans dans des caves, des salles aménagées, surpasser la méfiance née du 11 septembre, réunir la somme nécessaire en refusant toute donation revendiquant un droit d’ingérence. Le 4 novembre 2004, Bondy s’offre sa Mosquée, en contrebas de l’autoroute B3.

« Les jeunes jouissent d’un regain spirituel, pas seulement musulman. Le matérialisme touche peu à peu ses limites et revient à des valeurs sûres, la Religion, quelle que soit son nom ». Monsieur Meniri est du genre ouvert: il accueille dans son lieu des écoles chrétiennes. Pour expliquer le nombre de jeunes convertis à l’Islam, il répète que c’est la seule foi qui reconnaît toutes les autres, la seule croyance qui progresse dans la continuité.

Lors des émeutes de banlieue, Monsieur Meniri et le maire se téléphonaient tous les jours. On les a vu ensemble se rendre sur le terrain. « Je suis en accord avec la politique du maire. Il est à notre écoute. Lors de la rupture du ramadan, l’Aïd-el-fitr, il est venu nous rendre visite. »

Islamophobes de tous pays, foncez à la Mosquée de Bondy rencontrer Mohammed Meniri!

 

 

 

Par Blaise Hofmann 

Blaise Hofmann

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