C’est en 1939, à l’initiative d’un instituteur et d’un groupe d’amis, que le club du SO Caillols a vu le jour. « Un club distinct des autres, forgeant personnalité au fil du temps, s’interrogeant sur son avenir mais qui, par la pugnacité de ses fondateurs, se sent fait pour réaliser de grandes choses. » Je me renseigne avant mon interview sur l’historique du club : « Les grands desseins, la foi en un idéal, des hommes droits, généreux, ardents au travail sont toujours générateurs de réussite. » Une sacrée réussite, en effet, puisque des grands noms du football ont évolué au sein du SO Caillols : Jean Tigana, Christophe Galtier ou encore les frères Cantona sont passés par là et font encore la fierté de leurs entraîneurs.

L’image de marque du SO Caillols est là, fondée sur des valeurs humaines, et « sa volonté de continuer à œuvrer pour le bien de la jeunesse ». José arrive en voiture, avec trois petits joueurs à l’arrière. Eux viennent des Iris (13e arrondissement) ou de Félix-Pyat (2e arrondissement), des quartiers populaires socialement et géographiquement très éloignés du quartier des Caillols (12e). A chaque entraînement, il fait l’effort d’aller chercher ces bouts de choux en crampons. A la fois pour leur donner un autre environnement sportif et pour confronter les minots des Caillols à la diversité marseillaise. Disponible, souriant sous sa casquette rouge, il ne comprend pas vraiment l’intérêt d’un portrait. Pour lui, son investissement « va de soi ». L’entraîneur-papa-poule revient sur son parcours et sur la main qu’il tend naturellement à ses « poussins » :
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Sur le bord du petit terrain du stade Arsène Manelli, les parents sont nombreux à suivre l’entraînement de leurs enfants. Conscients de ce que représente le football à leurs yeux, ils profitent de leur engouement, pour leur inculquer des valeurs plus profondes. L’équipe se nourrit des différentes origines des joueurs, et ce mélange permet « d’avoir une vue d’ensemble sur ce qui est réellement la vie dans les quartiers », nous confie Chantal, « les petits s’évadent, tout en prenant conscience de la réalité, et de leur chance, aussi, d’être si bien entourés ». Gilles, quant à lui, papa assidu des matchs comme des entraînements de son fils, évoque l’ambiance du club, alchimisée par José, et qui permet aux enfants de garder l’esprit sportif et les pieds sur terre.
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Pour Carole, qui ne lâche pas son fils des yeux sur le terrain, la reconnaissance envers José et ses sacrifices est grande puisqu’il apporte aux enfants une part de rêve. L’enseignement de José utilise cette notion de rêve pour donner aux petits le goût sain de l’effort. 
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Comme l’ont fait ses ainés pour lui, cet « homme de cœur » n’a qu’une seule mission : faire passer le témoin. Loin des vocations de stars du foot, qui « jouent à la télé », José Crimi met l’accent sur la transmission des valeurs plutôt que sur la retransmission des images.

Isabelle Andrivet – EJCM (Marseille Bondy Blog)

Isabelle Andrivet – EJCM

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