Il paraît que les Kabyles sont d’excellents footballeurs. Zinedine Zidane, Kylian Mbappé, Karim Benzema ou Rabah Madjer, pourfendeur de la toute puissante RFA au Mondial 1982 sous les couleurs algériennes, ont montré qu’une petite touche d’huile d’olive, et deux trois grains de couscous dans le sang, pouvaient faire des miracles en Coupe du monde ou en Ligue des Champions.

Mais bien avant ces légendes du football mondial, les fils de Kabylie avaient fait leurs preuves balle au pied. Cette région accueille le club le plus titré d’Algérie : la JSK. La Jeunesse Sportive de Kabylie, c’est ce club mythique au palmarès long comme le bras du géant vert. La JSK, c’est magique. Elle gagne même quand le pays part en vrille. Il fut un temps où le pouvoir algérien, désireux d’arabiser le pays, opprimait la culture berbère. Peine perdue, et dans la rue, et dans les stades. Un club dont les joueurs n’avaient pas eu le droit de parler leur langue maternelle dans la cour de récré, devenait champion d’Algérie. 14 fois.

La JSK, club algérien le plus titré

Durant les années 1990, le pays a sombré dans le chaos et la guerre civile, luttant pour sa survie face au terrorisme islamique. La priorité, ce n’était pas le foot, c’était de ne pas se réveiller égorgé. Le niveau de l’Algérie dans le sport roi plongea mais la JSK fit quand même le taf. Elle gagna cinq trophées en Afrique durant la décennie noire, dont trois Coupes de la CAF de suite au début des années 2000.

Quatorze championnats, sept coupes d’Afrique, dont deux Ligues des champions, le club a tout gagné. Le meilleur duelliste du clasico algérien face au Mouloudia d’Alger. Le 23 mars, la JSK quitte ses montagnes ensoleillées pour défier sur nos terres notre club à nous, les banlieusards : le tout aussi mythique Red Star.

Le Red Star, plus vieux que l’OM

Rares sont les clubs qui peuvent se vanter d’avoir une histoire comparable. Basé à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le Red est né pratiquement avec le football en 1897, deux ans avant l’Olympique de Marseille. Une légende dans l’entre deux-guerres, gagnant cinq fois la Coupe de France, à l’heure où les Coupes d’Europe n’existaient pas. Son fondateur, ancien patron de la FIFA, a marqué le football d’une empreinte éternelle. Les premières Coupes du monde, celles soulevées par le roi Pelé, portent son nom : le trophée Jules Rimet.

Ce match de gala entre la JSK et le Red Star, qui aura lieu ce samedi au stade Michel Hidalgo à Saint-Gratien (Val-d’Oise), promet d’être très animé. Les deux clubs ont leur public d’inconditionnels et les fans de la JSK – mais aussi du Red Star – ne manquent pas dans la communauté algérienne de la région parisienne.

Aujourd’hui, la JSK pointe à la deuxième place du championnat algérien (la fameuse « Ligue 1 Mobilis ») après avoir connu des années difficiles. Le Red Star, lui, vit une saison galère, lui qui occupe actuellement la dernière place du championnat de Ligue 2. Mais ne dit-on pas que les grandes équipes ne meurent jamais ?

Idir HOCINI

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