Ah ! Le permis ! L’indispensable permis de conduire. Tu l’as, t’es dans le vent. Tu l’as pas, t’es un piéton loser. Sans lui, oublie les jolies filles le samedi soir. Oublie le boulot. Mais passer son permis, ça coûte : « 850 euros le forfait tout compris, avec inscription au code et les 20 heures obligatoires de conduite », affirme la responsable d’une auto-école. Si on rate l’examen du code de la route, il faut ajouter à ces 850 euros la somme de 80 euros pour le repasser. Cinq tentatives sont autorisées, pas plus. Les débutants effectuent généralement des heures de conduite supplémentaires que certaines auto-écoles facturent jusqu’à 45 euros ! Si bien que la barre des 1000 euros est souvent franchie, somme astronomique pour beaucoup de jeunes. Pourtant, sait-on qu’on peut passer son permis en candidat libre pour presque rien ?

« Vous pouvez vous inscrire directement et gratuitement en préfecture. Vous y ferez une demande de dossier, puis on vous y donnera un numéro d’enregistrement accompagné d’une date d’examen pour le code de la route et pour la conduite », informe-t-on à la préfecture. Pour le code de la route, il suffira d’acheter ou d’emprunter un DVD et de s’entraîner chez soi. En revanche, pour la conduite, il est obligatoire d’effectuer les 20 heures d’apprentissage. Mais cet apprentissage peut être fait avec un « tuteur » – un proche ou un parent – ayant au minimum trois ans de conduite à son actif. Ce tuteur devra certifier les 20 heures d’apprentissage sur un livret.

L’examen du code passé et les 20 heures de conduite effectuées avec un tuteur, on peut demander une date d’examen de conduite. Un inspecteur sera assigné à l’intéressé. C’est au candidat de se procurer la voiture, qui devra être obligatoirement une voiture à doubles commandes, généralement propriété d’une auto-école. « Certaines auto-écoles acceptent de louer leurs voitures aux candidats libres, mais dans notre cas, notre assurance ne nous le permet pas », m’indique la responsable de l’auto-école à laquelle je me suis adressée.

Pour en trouver une qui accepte de le faire, il suffit de cliquer sur Internet l’adresse suivante : www.ifa-location.fr, seul centre de location de voitures à doubles commandes à prix imbattables. « Nous facturons 22 euros la location d’une heure et nous proposons un forfait de 150 euros les 8 heures qui peuvent être étalées sur plusieurs jours. Pour qu’on puisse vous louer une telle voiture, il faut que vous ayez accompli les démarches d’inscription en préfecture. Une fois que vous disposez de votre numéro d’enregistrement, c’est bon », assure le responsable d’ifa-location. « On peut donc très bien louer cette voiture uniquement le jour de l’examen et ne payer que 150 euros, c’est totalement légal, tout est expliqué sur notre site dans la rubrique candidat libre. »

Nabil a passé son permis en candidat libre. Après avoir perdu tous les points de son permis de conduire, il y a trois ans, il a dû le repasser de A à Z. Seulement, il ne se voyait pas payer une nouvelle fois les 1000 euros habituels. « J’ai regardé sur Internet, explique-t-il. Je n’avais jamais entendu parler du passage de permis en candidat libre. Ça existe depuis toujours mais personne n’est au courant, les auto-écoles nous facturent des sommes abusives, c’est une grande arnaque ! Quand je pense que j’avais payé mon permis super cher, là je n’en ai eu que pour 150 euros ! Ça me donne envie d’ouvrir un centre de location de voitures à double commandes. Ici, ça ferait un carton ! »

Maintenant les piétons losers n’auront plus d’excuses… Ah si, une excuse quand même : les voitures, ça pollue.

Widad Kefti

Widad Kefti

Articles liés

  • Ahmed : de prisonnier au Soudan à bénévole auprès des plus démunis à Paris

    Les sept vies d’Ahmed. On peut résumer ainsi le parcours semé d’embuches de ce réfugié soudanais en France depuis plusieurs années. Aujourd’hui, il emploie une grande partie de son temps libre à aider les autres. Portrait d’un bénévole militant.

    Par Christiane Oyewo
    Le 01/06/2023
  • Jeux Olympiques, Grand Paris : sur les chantiers, « les profits avant les vies »

    Précarité du travail, négligence de la formation, recours massif à une main d’œuvre sous-traitante ou intérimaire… Sur les chantiers du Grand Paris et des Jeux Olympiques, l’organisation du travail met en danger les ouvriers. À l’approche des JO, les cadences s’accélèrent et avec elles les risques encourus par les travailleurs. Matthieu Lépine, auteur de L’hécatombe invisible, revient pour le Bondy Blog sur les conditions de travail sur ces chantiers.

    Par Névil Gagnepain
    Le 25/05/2023
  • Langue(s) et origine(s) : « Le Lingala et moi »

    Pourquoi en France un certain nombre de parents n'ont pas ou peu transmis leur langue maternelle à leurs enfants ? Pour tenter de répondre à cette question, nos blogueuses et nos blogueurs explorent leur histoire familiale. Hadrien nous parle, ici, de son rapport au Lingala.

    Par Hadrien Akanati-Urbanet
    Le 24/05/2023