Le 19 novembre, devant la préfecture, à Créteil, moniteurs, responsables et même élèves, sont venus manifester pour protester contre la lenteur dans le traitement des dossiers et réclamer plus d’inspecteurs. Une pénurie et des délais préjudiciables aux auto-écoles mais aussi aux candidats.

Le rendez-vous était donné à 9 heures devant la préfecture du Val-de-Marne (94), à Créteil. Près de 150 auto-écoles du département manifestaient pour dénoncer le manque d’inspecteurs. Moniteurs, responsables, personnels et même élèves ont encerclé la préfecture en bloquant l’avenue du Général de Gaulle. Le département devrait compter 27 inspecteurs, mais il n’y en a que 14 en fonction, ce qui entraîne un délai important dans les inscriptions pour le permis. A cela s’ajoute le manque de personnel à la préfecture, une des revendications des auto-écoles en grève. Chaque semaine près de 300 dossiers sont traités. A l’heure actuelle un seul employé s’en occupe, d’où le retard de 3 mois, dans la gestion des dossiers.

Pour un candidat au permis dans le Val-de-Marne, outre l’attende de 3 mois dans le traitement des dossiers, si le candidat manque son premier passage, il devra attendre 6 mois avant de le repasser. Inadmissible pour les personnels d’auto-école. Righa Gen Oubert, gérant d’une auto-école est révolté par la lenteur de la préfecture dans la restitution des dossiers. « Normalement, les dossiers devraient être restituer 24 heures avant l’examen. Actuellement ils sont rendus avec deux mois et demi à trois mois de retard ». Les candidats ne comprennent pas.

MVI_2635IMG_2579Son auto-école doit faire en sorte d’étaler au maximum les formations alors que dans les trois à quatre mois qui suivent son inscription, un candidat peut prétendre à passer le permis. « C’est quelque chose qui est possible », confirme-t-il. Et cette mauvaise gestion lui faire perdre des candidats, « on vit dans une société où les personnes n’ont plus le temps d’attendre. Il faut que tout se fasse vite. Du coup, il vont ailleurs Mais ailleurs dans le Val-de-Marne, c’est pareil. C’est pour cela qu’on est là ce matin. Cette histoire dure depuis un an ».

Andréa N. est monitrice, « le fait que l’administration mette autant de temps à traiter les dossiers et à attribuer des places pour le passage de l’examen, pousse les futurs titulaires du permis à rouler sans ». La solution ? Que l’Etat prenne modèle sur ce qui se fait en Belgique ou en Espagne. Selon Gilles Delay, responsable d’une auto-école, « l’Etat ne devrait pas garder le monopole des attributions des places d’examens. Au contraire, il devrait créer des agences ou des relais, contrôlés par l’administration. Cela se fait à l’étranger et il y a de très bons résultats ».

Mr Leclerc responsable d’un auto-école à Charenton-le-Pont est venu avec quelques élèves, qui ont bravé le froid.  Ils se sentent concernés et se disent révoltés devant les délais appliqués. Certains s’avoueraient même prêts à payer pour passer l’examen plus tôt, « mais cela dépendra du prix. Aujourd’hui, le permis coûte cher ». Les organisateurs, reçus par la préfecture, sont sortis avec la promesse de « tout mettre en oeuvre » pour accélérer l’enregistrement des candidats avec l’emploi de vacataires et que l’effectif au niveau de la préfecture sera complet d’ici le 1er mars 2014. Pour les organisateurs, le délai est une fois de plus trop long, ils appellent donc à une nouvelle manifestation.

Irène Almbwa

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