Je vais vous conter l’une de ces histoires qui font que notre cœur s’emballe. Cette histoire est celle d’une jeune demoiselle du nom de Souela*. Je l’ai rencontrée un jour où je me faisais alpaguer par l’un de ces importuns commerçants qui essaient de vous convaincre de vous abonner à un magazine dont vous n’avez pas connaissance mais que vous allez sûrement A-DO-RER… Posée à côte de la commerçante, cette jeune femme au physique attachant commence à me parler de religion.

Nous nous mettons à discuter de l’Algérie d’aujourd’hui et de celle de nos parents, des mosquées, de l’interprétation de l’islam, de musique et de romantisme en Orient, de poésie et d’amour… J’apprends alors qu’elle est habituée à traîner dans un type d’endroit où je n’aurais pas imaginer la voir : un club gay. Quelle surprise de voir une jeune femme baignant dans le halal à longueur de journée et qui, la nuit venue, assume sans complexe son homosexualité.

Souela lit l’étonnement dans mes yeux et me rétorque simplement : « Dans le Coran, il n’y a pas de limites à l’amour. » Alors, on peut être lesbienne et « halal » à la fois ? Mon interlocutrice m’explique que le Coran n’interdit pas d’aimer indifféremment un homme ou une femme car l’amour n’a pas de sexe. Évidemment, Souela sait que ses parents, extrêmement pratiquants, ne la comprendraient pas s’ils venaient à découvrir sa préférence sexuelle. Sans doute, même, la rejetteraient-ils. Elle la leur cache donc et ne montre cette facette de sa personnalité qu’aux personnes dans la même situation qu’elle. Elle a décidé de vivre toujours dans la religion, en suivant sa propre interprétation des textes, ceux qui mettent en avant l’amour et la tolérance.

Sherazade (Lyon Bondy Blog)

*Prénom modifié

Lire aussi sur le Lyon Bondy Blog : Homosexualité dans les quartiers : « T’es fou, ça se dit pas ! »

Sherazade

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