Ma sœur et moi avons répondu présentes au rendez-vous fixé place de la République pour faire front à l’intolérance et au crime barbare dont a été victime un enfant de la République. En effet, c’est parce que certains préjugés selon lesquels les Juifs ont de l’argent qu’un mouvement de haine et de torture est né. La mort d’ Ilan Halimi a fait rappeler une fois de plus les dérives dont certains individus sont capables. C’est donc avec impatience que j’attendais cette manifestation, celle qui unirait enfin Juifs, Chrétiens et Musulmans de France dans un même et unique but : combattre l’intolérance.

Déjà, dans le métro les slogans étaient prêts a être scandés: « Pour Ilan Justice » tel était le mot d’ordre de la journée. En sortant du métro, des dizaines de milliers de personnes s’étaient réunies (dont la majorité issue de la communauté juive), banderoles à la main. Plusieurs associations étaient présentes notamment S.O.S racisme et l’UEJF (Union des étudiants Juifs de France). C’est alors que je me suis immiscée dans la foule où je dois l’avouer j’ai senti une extrême colère qui s’est traduite par certains slogans faisant appel à la violence « Fofana salop, les juifs auront ta peau ».

Durant la marche j’ai sympathisé avec deux jeunes filles apparemment très touchées par la mort d’Ilan Halimi. C’est alors qu’elles m’ont avouées qu’elles envisageaient d’aller vivre en Israël car elles ne se sentaient plus protégées par la France. Cette même France dont le drapeau a été hué durant la manifestation. En effet, le sentiment d’insécurité était omniprésent de la part de la communauté Juive. Certains aspects de cette manifestation m’ont même troublé. Dans cette manifestation contre l’intolérance, certains comportements se sont avérés être justement à la limite de l’intolérance. Certaines paroles m’ont même choquées: « moi je préfère mourir pour mon pays en Israël plûtot que me faire tuer ici par un arabe ». Mais est-ce vraiment ça la France, un pays ou la communauté voisine est montrée du doigt à chaque fait divers ?

Par Nacima Annane

Nacima Annane

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