Je suis dans le train, muni de mon ticket de transport, de ma carte de séjour expirée et d’une photocopie de mon passeport. C’est la première fois que je vais faire un voyage en train aussi long. Je suis dans un compartiment, nous sommes 6, un couple et leurs trois enfants. Premier contrôle, je donne mes documents, la dame me souhaite un bon voyage.
Il est 21 heures, nous nous arrêtons à la gare centrale de Milan, le train prend encore des passagers. Nous repartons, direction Paris, gare de Lyon. Il fait nuit, dans le compartiment tout le monde est pris de sommeil. Mais à 6h30 nous sommes tous réveillés. Je déjeune avec les gâteaux et le jus d’orange que le couple m’a gentiment offert. Nous devons arriver vers 8h10, mais le contrôleur est venu nous prévenir d’un retard de 50 minutes environ. J’avais sorti un livre, un manuel de français, avec des poèmes, je me souviens de Demain dès l’aube, de Victor Hugo et de certains exercices de conjugaison, grammaire et vocabulaire.
Nous avons échangé autour de la littérature avec le couple, de l’école de la pléiade avec Ronsard, jusqu’au XIX° siècle avec les symbolistes et Rimbaud. Et puis nous avons parlé de littérature africaine avec le mouvement de la Renaissance, Aimé Césaire, Léopold Sedar Senghor… Le père m’a assuré qu’il allait lire les œuvres de Senghor.
Il est 9 heures, nous traversons des petites villes françaises, j’aperçois quelques grands immeubles, des panneaux publicitaires, des personnes attendant sur le quai de la gare et des ponts qui n’en finissent jamais. Le père de famille m’explique comment trouver le train pour Brive-la-Gaillarde. À notre arrivée à Gare de Lyon, nous nous saluons, la famille ne manque pas de me souhaiter la bienvenue sur ces terres.
Comme si j’étais un criminel
Je suis la foule et me dirige vers la sortie pour aller à la gare d’Austerlitz. Il y a des policiers à droite, à gauche, en uniforme, armés, comme j’en voyais à la télé sur TV5 ou BFM. D’un coup l’un d’eux m’appelle. Je fais la sourde oreille. Au troisième appel, il se plante devant moi, me salue et me demande de lui présenter mes papiers et de fouiller ma valise. Je trouve cela normal, il fait son travail et garantie la sécurité de tout le monde. Un autre policier arrive pour le seconder. J’arrive d’Italie avec un titre de séjour périmé et même avec mon passeport et mon billet de train, je n’ai pas le droit de voyager comme ça. Commence alors une discussion, je leur montre mon argent et leur propose de m’acheter un billet pour l’Italie. Ils refusent catégoriquement. Ils me donnent l’ordre de les suivre dans leur voiture pour aller au commissariat. Sur le chemin de la voiture, des collègues l’applaudissent, comme s’il avait arrêté un terroriste, un criminel. Cela m’a vraiment marqué. Une fois au commissariat, ils me demandent tous les renseignements (nom, prénom, date et lieu de naissance, nationalité, empruntes digitales).
Le commissaire me demande si j’ai un membre de ma famille qui vit en France, pour le prévenir de mon arrestation. J’appelle Anta, à Brive-la-Gaillarde, pour lui dire que je suis bien arrivé, que je viens d’être arrêté mais qu’il ne fallait pas qu’elle s’inquiète. Aussitôt, une policière se met m’engueule en m’ordonnant de ne pas parler wolof. Elle arrache le combiné juste après lui avoir demandé de rassurer ma mère surtout. Ils m’amènent alors dans une pièce, me demandent d’enlever ma ceinture, mes lacets. On me met dans une cellule, c’est le policier qui m’avait arrêté qui ferme la porte derrière moi. C’est la première fois de ma vie que cela m’arrive.
J’ai toujours eu un casier judiciaire vierge et j’y tenais. La cellule est petite, 5m2 environ, avec des toilettes à côté. Il y a déjà une personne à l’intérieur, qui semble y avoir passé la nuit. De toute évidence je ne suis pas le bienvenu en France. Pourquoi ses épreuves si dures s’abattent sur mes épaules ? Tout ça parce que je suis Noir ? Je suis Noir et fier d’être Africain. 12 heures, un policier nous apporte le déjeuner. Des haricots et du yaourt. Il est hors de question que je mange cela. Je discute avec mon compagnon de cellule, qui sortira à 17h30. J’en profite pour demander au policier ce qu’ils veulent faire de moi. Il me dit d’attendre que mon avocat va arriver dans 30 min. Un avocat ? Il se trompe, je lui demande de regarder dans mon dossier. Je ne comprends pas. Mais je ne baisse pas les bras, je dois porter haut le flambeau de ma famille, il faut être patient.
« Je suis capable de me défendre moi même »
On me prévient de l’arrivée de mon avocat. Je reste avec lui en huit clos pendant 10 minutes. Il commence à me poser des questions qui n’ont rien à voir avec mon arrestation. « Maître, merci d’être venu me défendre, mais ça ne vaut pas la peine, je suis capable de me défendre moi même et de répondre à toutes leurs questions ». Le débat est clos, on me renferme à nouveau dans la cellule.
19h30, le dîner est servi. Je refuse de manger, je préfère mourir de faim plutôt que de manger ce qu’ils me servent. 22H, trois policiers viennent, je pense, alors qu’ils vont me libérer. Mais c’est le contraire, ils m’amènent dans un autre commissariat, plus grand, pour que j’y passe la nuit. Je suis seul dans la cellule, je reste assis toute la nuit, je pense à ma mère. Le lendemain vers 9 heures, on vient me chercher pour m’amener à nouveau dans le commissariat où j’étais la vielle. J’attends à nouveau dans le commissariat, puis on vient me dire que je vais aller à Porte de Vincennes. Je demande alors pourquoi, est-ce que c’est une prison ? Il me rassure et me répond que c’est pas une prison, mais un centre de rétention pour les sans-papiers. Il ajoute qu’une association d’avocats va m’aider pour les démarches administratives.
43 jours de galère dans ce centre de rétention. À mon arrivée, je suis allé à l’accueil. Ils m’ont fait une photo avec une fiche pour m’identifier en cas de besoin, puis j’ai déposé ma valise. Ils ont gardé mon argent pour des raisons de sécurité et pris un de mes téléphones, celui avec lequel je pouvais prendre des photos, aller sur internet. Une fois au CRA2, je trouve déjà qu’il y a beaucoup de monde. Une personne m’accompagne jusqu’à ma chambre, la 12. Il y a une personne sur son lit, nous serons deux dans la chambre. À midi, une forte sonnerie retentit dans les couloirs et les chambres. C’est l’heure du repas. Mon collègue me fait signe de le suivre au réfectoire. Chacun se présente avec sa carte pour prendre son assiette. Les gens me regardent. Je trouve cela étrange, mais je fais comme si de rien n’était. Je présente ma carte, comme à la cantine de la fac, on me sert une assiette avec une viande en sauce, un plat froid, un yaourt, du pain avec une fourchette plus un couteau.
J’entends qu’on parle wolof à une table. Ils sont 5, je me dirige vers eux et m’installe. Je constate que beaucoup de personnes ont refusé de manger, parce que la viande n’est pas hallal. Des policiers nous surveillent au moment du repas. Je discute avec mes frères sénégalais. Ils m’expliquent qu’ils se sont fait arrêter alors qu’ils vendaient à la sauvette. Ils sont habitués me disent-ils. Ils restent ici un certain temps puis après on les libère. Après avoir déjeuné, je pars faire un tour dans les locaux. Il y a deux grandes salles, remplies de tables et de bancs. Une pièce est faite pour manger, l’autre pour regarder la télé, discuter. Dans le couloir il y aune machine à café et un petit kiosque où on vend des boissons, des chocolats, puis 2 téléphones fixes. Il y a 22 chambres, des toilettes et une grande cour pour jouer au foot, se promener, discuter.
Je rejoins mes frères dans la cour. Ils me rassurent et me disent qu’ici c’est bien, que s’ils me renvoient en Italie, c’est parce que c’est le pays responsable de ma demande d’asile. Eux-mêmes retournent parfois en Italie parce qu’ils ont le permis de séjour italien. Dans la cour nous sommes entourés de grilles, on voit les personnes sortir et rentrer, toujours accompagnées de policiers.
La nuit trois policiers passent dans les chambres pour voir si tout passe bien. Le lundi à mon troisième jour au CRA, vers 7h30 j’entends mon nom dans les haut-parleurs, à trois reprises. « Mr Kab X. veuillez vous présenter à l’accueil, s’il vous plaît ». J’étais réveillé depuis 6h30 pour la prière. J’y suis allé avec mes dossiers remis au commissariat, un dossier pour entrée irrégulière sur le territoire et la carte que l’on m’a donné au centre le premier jour. Une femme me fait attendre à la porte. Ce n’est pas une policière. Il y avait déjà deux personnes avec elles, des frères tunisiens Cherif et Wael, ce dernier traduisait pour l’autre qui ne comprenait pas. C’est à mon tour.
« Si on te libère ne reviens pas nous voir »
Elle se présente, fait partie de l’ASSFAM (Association Service Social Familial Migrants), une structure composée de juristes et d’avocats en charge de nous aider dans les démarches administratives. Elle m’explique que dans le centre le nombre de jours de rétention ne peut dépasser les 45 et que durant cette période je peux être libéré à n’importe quel moment. Elle ajoute que comme je viens d’Italie, il est possible que l’on m’y renvoie, me demande si j’ai été bien traité au commissariat. Je lui parle de la policière qui m’a manqué de respect en me reprenant le téléphone des mains. Elle me dit que je pourrai le dire quand j’irai au tribunal, dans 2 jours. « Si on te libère et on te le souhaite, ne reviens pas nous voir » conclue-elle en me remettant les documents.
Mardi, vers 21h, deux policiers viennent dans ma chambre pour me rappeler qu’à 7 heures le lendemain je devais être au tribunal, à Paris. Je me lève tôt le lendemain pour me préparer. En passant par l’accueil nous discutons, ils me demandent si c’est la première fois, je réponds « oui ». Nous sommes plusieurs à partir au tribunal, 2 du CRA1 et 2 du CRA3, je reconnais Wael et Chérif que j’avais croisé dans le bureau de l’ASSFAM à Vincennes. Avant de monter dans le fourgon, nous sommes fouillés, chacun monte. Nous sommes tous enfermés dans une cage individuelle du fourgon. On ne pas s’y tenir debout, c’est étroit et sombre avec un petit grillage. Je ne me sens pas bien, je vomis. Aucun être humain ne mérite ça. Je ne vois rien, n’entends que les klaxons des voitures autour.
Nous descendons un à un, en formant un rang, surveillés par plusieurs policiers armés. Nous marchons vers l’entrée du tribunal, je suis le 5e de la rangée, je regarde autour. Nous arrivons dans une salle avec une télé, des bancs et deux toilettes. On nous enferme dans cette salle. Vers 8h45, deux policiers viennent pour amener deux d’entre nous, ceux du CRA1 passent en premier. Puis vers 9 heures, on vient me chercher. On me fouille une nouvelle fois et on m’amène au 5° étage. Nous marchons dans un couloir qui ressemble à un tunnel, je vois des prisonniers menottés. S’ils ont les menottes, c’est qu’ils doivent être des criminels. J’ai l’impression d’être comme Jack Bauer dans 24 heures chrono. Nous arrivons essoufflés par les escaliers.
C’est étrange j’ai l’impression qu’elle connaît le verdict
Dans la salle il y a déjà 3 accusés et 4 avocats, dont 3 femmes, ainsi que des traducteurs. J’attends toujours, assis sur une chaise, quatre policiers nous surveillent. Sur la porte il y est inscrit Salle d’audience et un panneau rappelle d’éteindre les portables. Un policier m’appelle et m’amène dans un petit espace libre pour parler avec mon avocate. Elle se présente et sort de son sac une série de documents, elle m’appelle par mon nom et prénom et connaît le motif de mon arrestation. Je lui demande si elle est là pour me défendre ou bien si elle connaît déjà la décision du juge. C’est étrange j’ai l’impression qu’elle connaît le verdict.
Mon heure arrive, nous entrons dans une grande salle, presque vide, accompagnés d’un policier. Le juge avec sa robe rouge m’adresse la parole, il se présente. Je me lève pour me présenter de manière simple en mettant l’accent sur ma nationalité. Il me remercie et me pose la question « Quel est le but de votre voyage ? ». Je lui réponds que je suis là pour rejoindre une amie et continuer mes études. Mon avocate prend la parole, elle dit que je n’avais pas l’intention d’être en infraction, d’ailleurs « il avait acheté un billet », précise que je ne me suis pas opposé aux forces de l’ordre lors de mon arrestation et demande au juge qu’il me renvoie en Italie. Le procureur général prend la parole à son tour, dit qu’il n’a pas grand-chose à ajouter, mais que la demande de retour en Italie est une faveur.
Le juge tranche et décide de prolonger mon séjour en centre de rétention de 20 jours. Le greffier lui tend le procès verbal, nous le signons et le juge me précise que je peux faire appel pendant 24 heures. L’audience est finie, je sors avec mon avocate qui avait déjà la réponse avant d’entrer, comme si c’était une dictée. Il est midi, je discute avec Wael, il me rassure, me dit qu’il n’y a rien de grave, qu’il en est à sa troisième fois au tribunal. Nous attendons toujours qu’on vienne nous chercher. À 15h30 les policiers arrivent, nous montons dans le fourgon, cette fois je ne vomis pas.
De retour au CRA chacun rejoint sa chambre, mon compagnon de cellule est renvoyé a été renvoyé en Grèce. Un autre est venu, Matar, un Sénégalais, nous discutons. Le lendemain je me rends au bureau de l’ASSFAM pour leur expliquer que je fais appel de la sentence, comme me l’a conseillé mon avocate. Je leur remets tous les documents en ma possession. Le soir nous restons avec quelques-uns à discuter dans la chambre, grâce à eux j’arrive à comprendre les difficultés qu’ils vivent dans le métro, dans les foyers, mais ils me parlent aussi de la belle vie que l’on trouve à Paris et des sites touristiques, la tour Eiffel, le Louvre, le château de Versailles.
Le samedi vers 7 heures deux policiers viennent me chercher pour m’amener au tribunal. On me fouille à nouveau et je monte dans une voiture direction le tribunal. On nous met dans une petite salle, 5 détenus pour 4 policiers. Les avocats arrivent. Le mien, un homme de grande taille, me rassure et me dit que je ne serais pas renvoyé dans mon pays d’origine, mais en Italie, pays responsable de ma demande d’asile. Mais moi je veux juste qu’on me libère. Finalement la juge décide de me prolonger mon séjour en centre de rétention de 20 jours. Mon avocat me souhaite bonne chance.
Il n’y a rien à faire, seulement manger et dormir
Je suis de retour à Vincennes, convaincu que cela ne valait pas la peine de faire appel. La vie dans le centre peut te rendre fainéant, il n’y a rien à faire, seulement manger et dormir. C’est ainsi que je me suis mis au sport, le matin vers 7 heures et le soir à 17 heures, avec des amis. Les soirs au centre sont des moments difficiles, parce que l’on affiche une liste avec les noms de ceux qui doivent aller au tribunal ou sont renvoyés dans leur pays d’origine. Un jour, un de nos amis, Atem, un Tunisien s’est pendu aux rideaux de sa chambre parce qu’il ne voulait pas retourner en Italie. Pour lui retourner en Italie signifiait la prison. Il a été sauvé de justesse par les policiers. Plus tard il l’ont amené, un matin, tôt, à l’heure où tout le monde dormait. Tous les jours on libère des gens, d’autres arrivent, un vrai melting-pot, des algériens, maliens, sénégalais, tunisiens, roms, Éthiopiens…
Les 20 jours passent. J’ai rendez-vous au tribunal, les autorités italiennes n’ont toujours pas répondu à ma demande d’asile. Pour moi il est hors de question de faire appel. Chaque pays a ses lois et normes. Mais je ne peux plus supporter ce qui m’arrive. Mon avocate au cours de l’audience demande une faveur, qu’on me laisse aller à Brive-la-Gaillarde, aller voir mon ami, en attendant que les autorités italiennes répondent. Mais le procureur n’est pas d’accord, il est de l’avis du juge de prolonger à nouveau mon séjour au centre de rétention de Vincennes. Pour tous la décision sera identique, sauf un qui s’est payé un avocat, il a été libéré.
De retour au CRA, je commence à m’y habituer malheureusement. Les nuits sont parfois difficiles, certains écoutent la musique, ça crée quelques tensions. Parfois je parle aux policiers, on échange, ils sont sympa, mais tout n’est pas si rose. Des bagarres éclatent de temps en temps, et certaines sont provoquées par les policiers eux-mêmes. Je déteste cela. L’un d’eux nous a dit un jour de retourner dans notre pays d’origine si on n’est pas content, en faisant un clin d’œil à ses collègues, dont certains étaient maliens, tunisiens… Je ne comprends pas.
Enfin je trouve mon nom
Je passe mon temps devant la télé, à m’entraîner et je lis beaucoup, surtout le journal, beaucoup sur l’immigration syrienne. Je me souviens de notre tragédie, je pense aux autres. Le soir de mon 41e jour, vers 20 heures, comme tout le monde je vais voir la liste des noms avec les vols. Ouf ! Enfin je trouve mon nom, j’ai un vol pour Milan à 7 heures, qui coïncide avec mon 43e jour dans le centre de rétention de Vincennes. J’ai préparé mes affaires la vielle. Tôt les policiers sont venus me chercher, en passant par l’accueil je rends la carte qu’ils m’avaient remise le premier jour. Trois policiers m’accompagnent, ils me préviennent que je ne serai pas menotté. J’étais pressé de sortir du centre, entouré de grilles et d’uniformes bleus, je voulais passer à autre chose. Après plus d’un mois en France, je vois des gens dans les rues de Paris, des cafés, des magasins…
Arrivé à l’aéroport on m’amène dans une pièce avec pleins de petites cellules. J’achète un café, du chocolat, puis je rejoins la mienne. Je monte dans une voiture, nous sommes à 20 mètres d’un avion Air Italia. Un policier me précise que pour la première fois j’ai le droit de refuser, auquel cas je retournerai au centre de rétention. Il ajoute que la deuxième, « ça risque d’être plus violent » et que je pourrai être renvoyé dans mon pays d’origine. Il me dit qu’il est préférable que je sois tranquille, sans accompagnement et que l’Italie et la France ne sont si loin… Je suis le premier à monter dans l’avion avec 2 policiers, ils descendent par la suite. Quelques minutes après les voyageurs arrivent. Tout le monde est à sa place, les ceintures attachées, l’avion décolle, direction Milan. Le pays du pape.
Kab
1/6 : « Si tu as l’opportunité de rejoindre l’Europe, vas-y ! »
2/6 : Au travail je n’avais pas de nom, j’étais « l’africain », le « kahlouche »
3/6 : « Ne vous inquiétez pas, vous irez tous à Milan, inch’Allah »
4/6 : « La recréation est finie. D’ici quatre jours vous partez »
5/6 : « Ce n’est pas le moment pour moi de baisser les bras »

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