C’était jeudi soir, dans le TGV 9277 en direction de Lausanne. Au départ du train, à 18h04, toutes les places sont prises, mais dans la voiture-restaurant, on découvre une curieuse ambiance. Juchés sur les tabourets hauts, trois ou quatre gaillards ont le nez plongé leur laptop. Manifestement ils se connaissent, de temps en temps échangent quelques mots. Ce sont des pendulaires, ils travaillent à Paris mais habitent à Dijon. « Moi, je pars à 6h de chez moi, explique l’un d’eux, et j’arrive à 8h30 au bureau. C’est tranquille ! »

Ca fait quand même cinq heures de déplacement par jour, ce n’est pas fatigant ?

Oh non, s’exclament-ils en chœur. Mieux vaut ça que le RER !

Dans le groupe, un seul n’a pas d’ordinateur portable, il joue au sudoku. On me le présente : « Lui, c’est l’ancêtre, ça fait 21 ans qu’il fait les courses. » Sa philosophie tient en quelques mots : « Paris, faut avoir les moyens ! Et moi, je préfère Dijon à la banlieue. »

D’ailleurs on arrive. Dijon, les deux tiers du train descendent. Il est bientôt 20 heures. Ils ne sont pas encore chez eux, mais ils ont échappé à la banlieue…

Alain Rebetez (L’Hebdo)

Alain Rebetez

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