Que sont donc devenus les occupants du gymnase « Belle Image » (sic) de Cachan, près de trois mois après leur relogement ? Qu’est-il advenu de Aziz (portrait), ce jeune Algérien qui voulait regagner son pays « au plus vite » ? Eh bien il n’a toujours pas quitté cette France qui, selon lui, l’avait tant « humilié ». Aurait-il changé d’avis ? Loin de là. « J’attends toujours », dit-il d’un air désespéré, « de récupérer mes cartables et d’obtenir le document qui me permettra de sortir du territoire français ».

Son dernier rendez-vous à la préfecture de Paris, le 14 décembre, aurait pu être le sésame d’un retour à Alger. Raté. Aziz doit encore attendre qu’on le convoque de nouveau pour une décision cette fois. « Ils voulaient savoir si j’avais des attaches avec la France et des preuves de ma présence depuis 2001 », ajoute l’intéressé.

Depuis que le service de santé publique de Seine-et-Marne lui a délivré le récépissé d’autorisation de séjour, à actualiser en février 2007, Aziz est balancé d’une administration à l’autre. Entre les antennes de la préfecture de police des XVème et XVIIème arrondissements de Paris et la sous-préfecture de l’Hay-les-Roses, dans le Val-de-Marne, les agents administratifs lui répètent le même refrain : « votre dossier n’est pas chez nous ». Aziz se sent « comme une balle de ping-pong ».

Aussi, il ne peut plus régler ses affaires avec l’huissier de justice puisque le délai du recours a dépassé un mois. Face à ce dédale, cet ancien architecte semble impuissant.

Ironie du sort : Aziz a été logé avec deux de ses ex co-locataires de fortune, à la résidence sociale Sonacotra de Saint-Denis, l’ancien foyer crée en 1956, en pleine guerre d’Algérie, pour l’hébergement des… Algériens de l’époque.

Nadia Boudaoud

Nadia Boudaoud

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