Ce substitut fait un tabac auprès des anciens fumeurs, des jeunes, et même chez certains qui veulent être à la mode. Si commercialement une large publicité est faite, un écran de fumée persiste encore autour de sa dangerosité, en témoigne les nombreuses polémiques.

Vous avez certainement croisé sur votre chemin, dans les transports en commun ou même dans un lieu public quelconque, une personne fumant – ou plutôt vapotant – un drôle d’objet. Cette personne est un vapoteur, un fumeur 2.0, et le drôle d’objet qu’il tient dans la main est une cigarette électronique ou e-cigarette. Présentée comme un substitut à la cigarette classique, car « moins dangereux », la cigarette électronique est comme son nom l’indique un système électronique qui produit une vapeur ressemblant à la fumée d’une cigarette classique. Il mime par conséquent l’acte de fumer. Comment ça marche ?

Dominique, entrepreneur depuis deux années, qui s’est lancé dans la vente de cigarette électronique il y a 6 mois, répond : « La cigarette électronique est composée d’une batterie et d’un atomisateur. L’atomisateur contient le liquide-tabac. Ce liquide a plus de cinquante saveurs et est fait avec différentes doses de nicotine. Il faut savoir qu’un atomisateur rempli correspond à vingt-deux cigarettes. En outre, un flacon de liquide coûte 5.90 euros et correspond à six paquets de cigarettes. La batterie a une autonomie de 48h et est rechargeable sur n’importe quel appareil ayant un port USB. »

Vendue à un prix compris entre quarante et cent euros, qui varie en fonction de l’autonomie, la cigarette électronique a rapidement fait un tabac auprès des fumeurs. Ces derniers n’y voient d’ailleurs que des avantages au quotidien. En effet, non seulement les vapoteurs pensent que la e-cigarette est un objet très pratique, mais aussi ils affirment qu’avec celui-ci ils réalisent des économies fort intéressantes. « La cigarette électronique est vraiment excellente. J’ai commencé le 20 mai et depuis plus de cendriers, plus de mauvaise odeur et je ne me fais plus engueuler. En plus je gagne 19 euros par jour », affirme Rouillat, 56 ans, ex-fumeurs de trois paquets de cigarettes par jour.

Le profil des vapoteurs est assez hétérogène. Effectivement, les vapoteurs sont dans l’ensemble des fumeurs de cigarette classique de longue date. Toutefois l’on y trouve des fumeurs de narguilés qui sont attirés par l’aspect pratique, ainsi que des non-fumeurs qui considèrent l’e-cigarette comme un accessoire de mode. Bien qu’elle ait été créée pour aider les fumeurs à arrêter, l’e-cigarette peut devenir paradoxalement une porte d’entrée dans le tabagisme. Par conséquent, l’on ne peut parler de l’e-cigarette sans aborder les risques auxquels s’exposent les vapoteurs.

La cigarette électronique est-elle vraiment sans risques ?

Face à cette question, les commerçants de cigarettes électroniques ainsi que les vapoteurs sont tous unanimes sur la non-dangerosité de la cigarette électronique. Et pour convaincre les non-initiés, ils se basent sur la composition du liquide contenu dans l’atomisateur et font une différence entre les produits européens et les produits chinois.

« La composition des liquides fabriqués en France et en Europe est connue et contrôlée. C’est de la glycérine que l’on trouve dans les aliments, de l’eau purifiée, des arômes naturels et de la nicotine. Par contre l’on ne sait pas ce qu’il y a dans les liquides chinois. On sait que l’e-cigarette est quatre cents fois moins nocif que la cigarette électronique », explique Dominique. À l’heure actuelle, peu d’études ont été réalisées sur la dangerosité de la cigarette électronique, mais le dernier 60 Millions de consommateurs, assure qu’elles « ne sont pas si inoffensives » et « peuvent émettre des composés potentiellement cancérogènes ». La prudence doit être de mise. Dans le passé, afin développer le marché des cigarettes, l’industrie du tabac avait volontairement caché leur nocivité.

A l’occasion de la journée mondiale sans tabac, Marisol Touraine, ministre de la santé s’est dite favorable à l’interdiction de la cigarette électronique dans les lieux publics. Pour ce faire, le gouvernement compte saisir le Conseil d’Etat. Cette décision sera-t-elle bien accueillie par la majorité de français ? Au vu de l’engouement suscité par l’e-cigarette, ce n’est pas si sûr.

Mohamed K

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