Vendredi, début d’après-midi : après quelques heures de sommeil entre deux sièges de train, j’ouvre les yeux et j’aperçois la zone Ile-de-France. Je sens alors comme une reconnexion à la vie réelle. Là, tous mes soucis et toutes les contraintes de la vie refont surface. Le temps est couvert, les mines sur les visages sont tristes. Le stress réapparaît. Il réapparaît après cinq jours remplis au Grand Pressigny. Là-bas, on a laissé un temps ensoleillé, un calme imperturbable et un oxygène respirable. Sans oublier l’hospitalité de François-Nicolas Joannes, le maire du Grand Pressigny, de Pierre Murcia et de sa femme Lisa.

En y repensant, je me pose cette question : « Mais de quelle planète débarquent-ils ? » Non qu’ils soient fous, mais ils possèdent une générosité comme je n’en ai jamais vue. Moi qui avais une pensée pessimiste sur l’être humain, en venant ici, mes certitudes en ont pris un coup. Une vraie leçon de vie, voilà ce qui nous a été donné. Nous avons été accueillis par une vraie famille. Je me sens vraiment membre des leurs, même si nous ne nous connaissons quasiment pas.

Ils nous ont ouvert leur porte, leur loft pour qu’on y dorme. Ils nous ont donné leur maison. D’habitude, impossible de dormir ailleurs que chez moi, et là, j’ai dormi aussi bien que dans ma chambre. Comment expliquer cette chaleur, cette hospitalité, cet amour aussi ? En venant ici, j’étais loin d’imaginer que des gens qui ne connaissent pas notre vie, notre quotidien ou ce qu’on a pu faire dans le passé nous fassent confiance comme si nous étions leurs propres enfants. Et de retour à Paris, je considère les gendarmes comme des amis, donc pardon pour le désagrément que nous leur avons causé, et pardon aussi au maître nageur que nous avons dû toucher dans son amour propre lors de la petite course poursuite autour de la piscine.

Un simple remerciement à ceux qui nous ont accueillis ne suffit pas, ils méritent bien plus. Un article – ces quelques mots, ici – pour leur dire notre reconnaissance est le moins que nous puissions faire. En partageant ces moments avec eux, Nadia, ses enfants Haroun et Sofia, Abdel, Tarek et moi, Idriss, nous avons pris une vraie claque d’humanité. Pour faire plus court : MERCI. En espérant revivre cette expérience.

Idriss K

Retrouvez les épisodes précédents en cliquant ici.

Idriss K

Articles liés

  • Langue(s) et origine(s) : « l’arabe et moi »

    Pourquoi en France un certain nombre de parents n'ont pas ou peu transmis leur langue maternelle à leurs enfants ? Pour tenter de répondre à cette question, nos blogueuses et nos blogueurs explorent leur histoire familiale. Ramdan nous parle, ici, de son rapport à l’arabe.

    Par Ramdan Bezine
    Le 02/06/2023
  • Ahmed : de prisonnier au Soudan à bénévole auprès des plus démunis à Paris

    Les sept vies d’Ahmed. On peut résumer ainsi le parcours semé d’embuches de ce réfugié soudanais en France depuis plusieurs années. Aujourd’hui, il emploie une grande partie de son temps libre à aider les autres. Portrait d’un bénévole militant.

    Par Christiane Oyewo
    Le 01/06/2023
  • Jeux Olympiques, Grand Paris : sur les chantiers, « les profits avant les vies »

    Précarité du travail, négligence de la formation, recours massif à une main d’œuvre sous-traitante ou intérimaire… Sur les chantiers du Grand Paris et des Jeux Olympiques, l’organisation du travail met en danger les ouvriers. À l’approche des JO, les cadences s’accélèrent et avec elles les risques encourus par les travailleurs. Matthieu Lépine, auteur de L’hécatombe invisible, revient pour le Bondy Blog sur les conditions de travail sur ces chantiers.

    Par Névil Gagnepain
    Le 25/05/2023