Etant sur Paris samedi soir très tard, j’avais donc l’occasion de prendre pour la première fois le Noctilien 41 qui traverse la ville de Bondy. Ainsi, même en plein milieu de la nuit, il y a possibilité de rentrer sur Bondy. Mais ces derniers temps, l’atmosphère bizarre qui règne marquant l’anniversaire des émeutes en banlieue peut même toucher là où on ne l’attend pas. Un premier Noctilien à Chatelet pour rejoindre Gare de l’Est, et normalement, je devrais être chez moi vers 4h30. Dans ce premier bus aussi plein qu’en heure de pointe, ça jacasse beaucoup, que se passe t-il ? Je demande confirmation sur mon trajet au chauffeur, et à ma grande surprise celui-ci m’annonce qu’aucun Noctilien ne rentre en Seine st Denis. Tous les chauffeurs ont reçu la consigne de ne pas aller plus loin une fois arrivés à la frontière Paris-93.
Bien entendu, cette décision n’a rien de scandaleux après les évènements de ces derniers jours avec tous ces bus qui flambent. Mais que ce passe t-ils dans la tête de ces jeunes fous ? Que leur rapportent leurs actes criminels ? Représentant une toute petite minorité inférieure à 1/10000e des banlieusards, chacun de ces individus au sein de leurs meutes aime à se mettre en avant, et pour cela, ils ont leurs propres signes de noblesses, bien à eux : trafic, baston, racket, ils maîtrisent la pratique du « rien à foutre » et du « foutre la merde » à merveille. Ces derniers sont actuellement à la mode des bus. Une proie idéale, facile, peu de gestes ni de temps pour un maximum de dégâts, un rendement optimal. Le problème des banlieues n’est qu’un prétexte pour leurs activités de pyromanes, et même si ces individus sont nés justement du problème des banlieues, rien ne justifie leurs actes.
Malheureusement, leur égoïsme ont pour premières victimes tous les autres qui vivent à leurs côtés, leurs amis, leurs famille, leurs voisins. N’ayant pas de signes particuliers pour les distinguer des autres, si ce n’est une capuche, une casquette, ou des baskets, c’est-à-dire comme tous les autres qui n’ont rien fait et qui du coup sont mis dans le même sac, les idées et préjugés sont donc encore braqués sur les cités.
Ces actes de violences sont pour moi une reprise des émeutes de l’année dernière. Mais tout ceci n’a pas repris naturellement comme arrive une saison après l’automne. Malheureusement, à force de parler d’un anniversaire, certains ont envie de le fêter. Et comme l’année dernière, c’est un peu partout que l’on retrouve des incidents. Le jeu du petit concours médiatique est relancé, qui représentera le mieux sa cité, sa commune, son département ? Les médias devraient peut être ne pas citer les lieux des incidents. Forcément on a le droit de savoir ce qui se passe, qu’est-ce qui a brûlé, mais il n’est peut être pas fondamental dans ce genre d’informations de connaitre le lieu. Cela permettra peut être de limiter ces actes qui auront moins de valeurs aux yeux des vandales.
Pour la petite histoire, j’ai dû attendre le premier métro à la porte de Pantin un bon moment, jusque vers 5h30. Mais pourquoi la bouche de métro n’est-elle pas encore ouverte ? Pourtant, c’est l’heure ! Il aura fallu attendre quelqu’un dire : « c’est le changement d’heure cette nuit ! » Pour que tout le monde, agglutiné à la bouche de métro tape du pied en se disant : « En plus je savais ! ». J’attends encore, mais y’a de l’ambiance, des bourrés qui dorment par terre, un groupe de wesh qui cherchent des embrouilles, un pseudo comédien qui fait son intéressant, une bagarre. 1h35 plus tard, je monte enfin dans le métro pour 2 stations et là, le bus n’est encore que dans une heure. Hors de question d’attendre, après quelques tentatives infructueuses de faire du stop, je décide de faire deux stations de métro de plus et les 26 minutes de bus à attendre à Bobigny ont été plutôt un soulagement. Un véritable cas pratique du « plan galère » que je réussis avec brio ! A la descente du bus, une vitre de l’abribus brisée n’étonne plus du tout en ces temps ci.
Sin Chou
Chou Sin –