Que l’on soit d’accord ou non avec les prises de position de Charlie Hebdo, rien ne justifie le déferlement de haine et la folie meurtrière qui a coûté la vie à au moins douze personnes ce matin, rue Nicolas Appert. Il y a deux ans, dans une interview accordée au Monde, Charb déclarait « je préfère mourir debout que vivre à genoux ». Cette promesse, il l’a tenue jusqu’à la fin de sa (trop) courte vie, à 47 ans.

« Il n’est pas nécessaire d’être un espion pour être au service de tes ennemis, il te suffit d’être stupide » Cheikh Muhammad Al-Ghazali. Si les armes ont répondu à la plume en ôtant la vie de ceux qui la tenaient, le combat contre les censeurs sanguinaires n’est pas pour autant perdu. En atteste l’élan de solidarité que nous avons vu aujourd’hui, réunissant musulmans, chrétiens, athées, juifs,… afin de dénoncer l’attentat le plus meurtrier que l’hexagone a vécu depuis 1961. Aujourd’hui la France est blessée, mais Charlie vaincra.

Tom Lanneau

Je suis en pleine furie des soldes lorsqu’au détour d’une photo sur Instagram je comprends que quelque chose de grave vient de se dérouler.  Et au fur et à mesure de ce que je lis dans la presse et surtout sur Facebook, je prends la pleine mesure du drame. Mes premières pensées vont aux victimes et à leurs familles et très vite, autre chose me bouleverse. Devant mes yeux, des posts d’excuses, de justification, « L’Islam ce n’est pas ça », « ça va encore nous retomber dessus cette histoire » et je commence à me demander, depuis quand une partie de la population se sent obligée, par appropriation des clichés et par stigmatisation, de justifier un acte dont on ne connaît pas encore tous les ressorts. On ne fait plus rien à l’endroit. On ne parle déjà plus de toutes ses vies brisées mais des possibles dommages collatéraux dûs à un mauvais traitement médiatique de l’événement sans s’en douter que nous sommes les premiers à contribuer à ces mêmes dérives médiatiques par des posts sur les réseaux sociaux approximatifs et motivés par l’affect. Mes pensées ce soir, vont donc tout droit aux familles, un point c’est tout, pour l’instant.

Jihed Ben Abdeslem

Jusqu’ici tout allait mal. On amorçait tranquillement un cycle houellebecquien entre prévisions apocalyptiques et constats désespérés d’une France en déclin. J’ai pas fermé l’oeil de la journée en pensant à eux, les fous. Il seront les diables éternels, les Ravaillac de nos temps modernes. Je ne les connais pas, mais je les déteste de toutes mes forces. Ils n’ont pas tué Charlie Hebdo ils ont déterré le vivre ensemble pour le rendre physiquement invisible. Je ne suis ni Charlie ni Ahmed ni un fou de dieu ou de la laïcité, je me sens juste submergé, dépassé par l’escalade d’émotions, de haine, de mépris, de misère humaine qui a débordé sur la table républicaine ces derniers jours. J’observe les réactions en me disant que ça ne sert à rien d’essayer d’émettre la moindre espérance sur le court terme.

Saïd Harbaoui

« Vous croyez qu’ils oseraient venir ici ? »

« Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait ».

Audiard disait vrai, même défourailler à 11h30 dans une conférence de rédaction en plein Paris. Les Volfonis peuvent aller se rhabiller, on leur a taillé un costard. Eux aussi pourtant, « avaient la puissance de feu d’un croiseur et des flingues de concours ». Mais Cabu, Tignous, Charb, Wolinski et les autres sont tombés sur plus cons. Parce que c’est bien de cons qu’il s’agit, on met en garde contre le risque d’amalgame, mais avec qui ? Certainement pas avec les musulmans, les pas très Francs tireurs de ce matin n’avaient aucun lien avec l’islam.

« Si demain la faucheuse vient me prendre la main, Pourvu qu’elle me conduise au bistrot des copains »

Le rade de Renaud s’est enrichi de douze âmes ce soir, et la fête va bon train. Coluche, Reiser, Desproges, Fallet, Brassens paient leur tournée aux nouveaux qui ne cachent pas leur joie et ne boudent pas les spiritueux. C’est en enfer qu’ils sont peut être, pour leurs agresseurs, mais qu’ils se rassurent, on s’y emmerde beaucoup moins qu’à Fleury-Mérogis. Tout irait bien, en fait si la France n’était pas orpheline de douze talents pour autant de familles endeuillées et que la liberté d’expression ne souffrait d’aucune menace.

Mathieu Blard

Ce 7 janvier 2015 restera, c’est une certitude, comme l’un des événements majeurs de la relation qu’entretient la France au terrorisme. Le genre de dates dont on se souvient pendant plusieurs décennies, au milieu des attentats de 95 ou de la folie meurtrière de Mohamed Merah. Mais, cette évidence étant formulée, comment prétendre, déjà, apporter des réponses, des analyses, des éclairages sur un acte survenu le matin même ?

Comment passer de la surprise au décryptage, de l’émotion au recul, de l’incompréhension à la certitude ? Je me suis senti, ce mercredi, débordé. Débordé par ce qu’il s’était passé, évidemment. Débordé par la violence des vidéos qui circulaient sur les réseaux sociaux, par celle, aussi, de certains commentaires. Mais j’ai été surtout débordé par la rapidité des événements, comme si au fait succédait, quasi-immédiatement, l’après.

La tuerie de Charlie Hebdo symbolise avec force l’accélération (l’hystérisation ?) des temps médiatique, judiciaire, politique. A l’heure où j’écris ces lignes, les faits se sont déroulés il y a à peine 11 heures. Le bilan humain n’est même pas encore complètement établi : quatre personnes sont encore entre la vie et la mort. Les deux suspects sont encore l’objet d’une traque mobilisant plusieurs milliers de policiers.

Et déjà, on a le tournis, à longueurs d’éditions spéciales, au fil des dizaines de milliers de tweets et de posts Facebook. Déjà, on est entré dans le temps des réactions politiques, des simulacres d’unité et des dissensions déjà béantes. Déjà, on a pointé du doigt une religion (l’islam). Déjà, on a entendu les fameux « spécialistes police-justice » nous expliquer ce que l’on devait comprendre, ce que l’on devait apprendre.

Je ne leur en veux pas. Il faut bien meubler, lorsque l’on doit passer onze heures sur une antenne à parler du même sujet. Mais j’en veux à ceux qui, déjà, brûlent des Coran place de la République. J’en veux à ceux qui, déjà, tentent de récupérer ce qui s’est passé à des fins politiques. J’en veux à ceux qui, déjà, lient le fait qu’ils soient recherchés en Seine-Saint-Denis avec de fumeuses analyses ethnico-religio-sociologiques.

J’ai trouvé précipité, enfin, que François Hollande explique, une heure à peine après le drame, alors que les corps étaient encore en train d’être évacués, qu’il « s’agissait à coup sûr d’un acte terroriste ». Dans la France des Zemmour ou Houellebecq, dans la France de fractures sociales de plus en plus flagrantes, dans un monde marqué par l’expansion de l’Etat islamique, le terrorisme est un mot qui doit être utilisé avec précaution, sans être galvaudé ni servi avec hâte.

Il s’est passé, aujourd’hui à Paris, quelque chose d’historique. Mais l’Histoire met du temps à s’écrire. Alors laissons-nous le temps de comprendre.

Ilyes Ramdani

Exilé à l’étranger, je me réveille ce matin avec un message de ma sœur : « T’as entendu pour Charlie Hebdo ? Il y avait Tignous… » Comme en écho, mon téléphone commence à vibrer des notifications du Monde, RTL, BFM… titrant sobrement « Fusillade à Charlie Hebdo, 12 morts ». Dire que je connaissais Tignous serait un grand mot. Je me souviens d’un type qui m’a paru être la caricature même du caricaturiste : grand et rieur avec des lunettes et une clope au coin de la bouche.

Je l’avais vu une fois pendant un dîner, c’était l’ami des grands parents d’un de mes amis. Ecrit de cette manière, je me rends compte à quel point le lien est ténu. Pourtant je ressens la violence du geste, de manière distante. Un peu comme si je réalisais le sens du mot « réseaux », un genre de toile d’araignée qui vibre encore de l’impact, dont je sens une partie de ces secousses me parvenir. Comme tout le monde, de ce que je peux voir sur les réseaux sociaux et dans la presse, je suis révolté, choqué par cette violente exécution.

Une tentative de musselage dégoutante, répondre à l’encre par les balles… Au delà de l’acte j’appréhende déjà ce qu’en SES on appelait les « externalités négatives », les retombées que je commence déjà à voir sur Facebook. Tantôt ceux qui croiront voir dans cette boucherie une sorte de justice, tantôt ceux qui y verront un grand sac où fourrer les amalgames. Un acte odieux qui a finalement généré un rassemblement, où pour un soir à Paris et dans d’autres villes de France on ne galère plus à trouver Charlie dans la foule. Un soutien contre ceux qui voudraient faire taire en utilisant la terreur. Les témoignages de soutien me font chaud au cœur car ils démontrent que cet attentat est en fait un échec, la plume restera plus puissante que l’épée.

Tom Chazelas

 

Je suis Charlie. Je suis Rabia

Mon cœur a mal au ventre. Ma tête est pleine de mots.

Qu’avez-vous fait !

Monstres, Barbares Assassins.

Quels démons vous guident.

Vous étiez en enfer. Retournez-y.

Vous avez vengé le Prophète.

Mais de qui vous proclamez-vous !

Aucun prophète n’a demandé aux hommes de tuer.

Mais vous n’êtes pas de la race humaine.

Ni de la race animale. Ni même de celle des fleurs ou du soleil.

Vous avez tué 12 hommes.

Vous en avez mis 66 millions d’autres debout, unis, désœuvrés mais soudés.

Seuls les lâches et les traîtres agissent cagoulés.

Mes convictions, je les porte à visage découvert, parce qu’elles sont franches.

Vous avez fui. Mais vous n’êtes pas libres.

Votre prison, vous l’avez construite dans votre tête.

Vous la traînerez avec vous dans votre cavale.

Vous nous avez laissé une envie encore plus forte de liberté, de résistance et d’unité.

Vous avez fui. Vous êtes terrés. Et enterrés.

Vous n’êtes pas de la race humaine, mais de celle des morts-vivants.

Appelez votre prophète en aide maintenant.

Mais sachez que Moïse, Jésus, Mohamed, Bouddah… se mettront sur votre chemin pour vous ramener aux hommes que vous avez tués.

Je suis Charlie. Je suis Rabia. Je crierai et j’écrirai. Je garde la foi…

Rabia Hamidi Nahar

Quel étrange rassemblement. Mes plus fortes émotions de citoyenne, et pourtant presque sans un bruit. Improvisé dans l’après-midi, les médias et les réseaux sociaux sont parvenus à réunir plus de 35 000 personnes à Paris, et 100 0001 Charlie en France. Tout ce monde… mais quel silence. Un silence de mort comme on dit. Un silence lourd, profond, tendu. Une foule à la fois effrayée, disons-le, mais déterminée, courageuse. Au début, tout ces Charlie s’étonnent du calme. Debout, plantés comme des piquets, on attend. On essaye de comprendre. Déçus par le spectacle ? « C’est pas organisé » disent certains. Non, des choses pareil ça ne s’organise pas. Ca serait grave. On ne sait pas où donner de la tête, on cherche partout quelqu’un à écouter, à regarder, à suivre… La foule cherche un héros. Est-ce une manifestation ? Un rassemblement ? Comment ça s’appelle ? Qu’est ce que j’écris sur Twitter ? Mais qu’est ce qu’on fait ?

Finalement, le héros s’impose par lui même. Et nous comprenons tous. L’hésitation, le scepticisme s’effacent. Des mots parviennent à s’échapper, timidement au début, et de plus en plus vivement. Des frissons m’envahissent alors que je répète moi aussi les mots sacrés : « Liberté d’expression », « Je suis Charlie », « Charlie », « Pas d’amalgame ». Au fur et à mesure que le temps passe, la foule se détend, se réchauffe, lâche son téléphone. Contents d’être venus finalement. Charlie crie à la Liberté et applaudit de plus belle. Applaudit ces héros, ces chevaliers d’encre et de papier qui griffonnaient pour la liberté. Pour nous tous. C’était eux, ces héros que la foule cherchait. Ils ne sont pas là. Ils ne sont plus là.

Charlie. Avant, tu lisais Où est Charlie ? En ce soir du 7 janvier 2015, Charlie est partout. Charlie : Le nom d’un journal satirique français. Un journal symbole de cette fameuse liberté d’expression. Si la liberté ne doit pas manquer au respect, le respect ne doit pas être confondu avec la peur. Charlie : le nom d’une France, d’une France meurtrie. Mais pas seulement. Le nom d’une planète Monde qui se bat pour la liberté, et contre la terreur. Le nom d’une résistance universelle. Le nom d’un courage. Charlie : Des héros, nos héros modernes, nos héros 2.0, nos héros au stylo bien pendu.

L’acte de résistance, l’hommage remplacent les photos de profils des réseaux sociaux par un fond noir, ou une phrase : « Je suis Charlie ». Oui, Charlie, c’est nous tous.

Alice Babin

 

Il est 5h du matin, mon sommeil est perturbé comme durant de nombreuses de mes nuits. Mais cette nuit, en particulier, a été compliqué. Le mercredi 7 janvier, ton pays a été bafoué par un acte terroriste d’une lâcheté inconditionnelle. Je n’avais pas cours ce jour-là et j’avais décidé de rester à la maison pour avancer sur mon travail. Lorsque je fais mon tour quotidien des réseaux sociaux, des statuts s’affichent sur Facebook comme « Kalash dans le 11ème » ou encore « siège de Charlie Hebdo attaqué ». Je ne dirai pas que j’ai l’habitude de voir ces statuts, mais presque, alors au départ je n’y ai pas vraiment cru, je n’y ai pas vraiment prêté attention. Jusqu’à ce que je me rende sur le site du journal Le Monde, et là j’ai compris l’ampleur de l’acte. Chère République, en ce jour du mercredi 7 janvier 2015, le siège d’une grande rédaction a été attaqué. Comment ? Pourquoi ?

Tout ça reste flou à l’heure où je l’apprends mais petit à petit dans la journée, les infos circulent. Facebook s’enflamme de statuts en tout genre, de partage d’articles plus identiques les uns des autres et on apprend alors très vite que 12 personnes ont péri lors de cette attaque dont deux policiers. Pour ma part, la première vidéo que j’ai visionné est celle diffusée dans le 12.45 sur M6 lors de leur édition spéciale consacrée à l’attaque. On y voit des employés d’une rédaction voisine, qui se sont isolés sur le toit de leur immeuble. Un des leur filme alors la scène. On y aperçoit deux jeunes hommes cagoulés, on y entend des coups de feu et des paroles « On a tué Charlie, on a vengé le prophète ».

Cette vidéo a été filmée sur le haut d’un immeuble, les images ne sont pas nettes, tout ça reste flou dans nos esprits. C’est une deuxième vidéo qui mettra le coup de grâce à mon chagrin. On y voit l’un des hommes cagoulés tirer sur un policier, une fois à terre le policier va alors le supplier de le laisser en vie. Sans aucune pitié, l’homme l’abattra. Et les coups de feu cesseront alors. Cette fois-ci la vidéo est plus claire, on y voit directement la rue de l’attaque et on conclut très vite de la nature de l’acte. France, tu as été attaqué sur un des principes fondamentaux du système démocratique que tu défends depuis des années. C’est bel et bien la liberté de la presse qui a été touchée le 7 janvier.

Dans ta déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 il est écrit dans l’article 11 : « La libre communication des pensée et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : Tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer, librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Charlie Hebdo n’avait pas abusé, juste pointer du doigt là où d’autres n’osaient pas.

Ce mercredi a été noir pour toi. Tu as été noir de monde aussi sur les grandes places de tes villes. A Paris, Lille ou Marseille, chacun s’est senti concerné, les jeunes comme les plus anciens qui avaient connus l’ancêtre de Charlie Hebdo : Hara-Kiri.

Les réactions aussi bonnes soient-elles, se sont accumulées sur les réseaux sociaux. Mais moi qui prépare les concours de journalisme cette année avec 3 camarades, ce sont les larmes qui nous sont montés aux yeux. Déplorés de voir qu’une profession comme celle-ci peut être décimée en l’espace de 12 minutes par des gens qui assouvissent leur vengeance par la terreur.

Je suis Jessica, et tous ces gens à la fois, qui s’indignent de la violence qui s’est abattue. J’ai mal à ma plume et mon cœur.

Jessica Fiscal

Incompréhension. Je pense que c’est le mot qui marque mon quotidien depuis plusieurs jours. En voyage au Burundi pour trois semaines, je ne décroche plus de la télévision ni de mon ordinateur. Journaliste freelance, je profite d’une période de latence pour découvrir ce pays. Ce voyage a suscité de nombreux commentaires dans mon entourage. La phrase qui est la plus souvent revenue est sans doute : « Fais bien attention à toi ». Les différents commentaires étaient emprunts de craintes et d’appréhension, le Burundi faisant parti des pays touchés encore récemment par la guerre civile.

Mais depuis trois jours, c’est bien mon pays qui est en proie à des évènements d’une extrême violence. Mercredi, c’est le choc. Une alerte sur mon téléphone m’avertit d’une explosion dans les locaux de Charlie Hebdo. J’allume France 24 et découvre les images terrifiantes. Je reste bloquée. Incapable de faire autre chose. Après plusieurs heures, je découvre petit à petit les noms des disparus. Je me couche le cœur gros. Mon métier que j’exerce en tant que pigiste est largement attaqué aujourd’hui. En France, on s’est aujourd’hui permis d’entrer dans une rédaction et d’abattre ses journalistes.

C’est très émue que je m’exile le lendemain dans une rédaction de Bujumbura pour travailler. De nouveau, c’est l’effroi. Une nouvelle fusillade a lieu à Paris. Mais que se passe-t-il en France ? Après l’attentat contre Charlie Hebdo qui a tué huit confrères (sans oublier les policiers et employés), les terroristes s’en prennent désormais à des civils. Je suis à l’autre bout du monde confortablement installée à suivre les images provenant de mon pays. Ces situations terrifiantes que je regarde habituellement dans mon canapé à Paris, en me disant : « C’est affreux, qu’elle chance nous avons en France. »

Ce matin, je me lève. Mais le cauchemar n’est pas fini. Deux prises d’otages ont lieu en direct sous mes yeux. Mon entourage burundais est très compatissant à mon égard. Mais je me sens impuissante. Défilent en moi stupéfaction, tristesse, colère. Un ami commente avec ironie sur ma page Facebook, « Finalement tu es peut-être plus en sécurité au Burundi qu’à Paris. »

Charlotte Cosset

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