Derniers articles

  • Avant la marche

    Le 21 mars 1983, la police intervient dans la tour n°10 des Minguettes, dans la banlieue lyonnaise. Deux affaires sans rapport l’une avec l’autre, dont la juxtaposition va faire croire à une "attaque policière" coordonnée. Le quartier va s'enflammer. La première est relative à un cambriolage. Des objets volés dans un magasin de fourrures seraient entreposés dans la tour. Trois cents habitants, mères de famille comprises, se sont rassemblés pour protester contre ce qui est vécu comme intrusion policière. Parallèlement, un jeune est contrôlé en bas d’une tour. Les policiers l'emmènent près de la voiture pour procéder au relevé de son identité. Les habitants pensent qu'on l'emmène au poste.

    Par Faïza Zerouala
    Le 06/11/2013
  • Askolovitch : « Pas un journaliste ne va rencontrer les musulmans »

    Ce livre a failli s'appeler Malheureux comme Allah en France. Mais Claude Askolovitch a préféré le baptiser Nos mal-aimés, ces musulmans dont la France ne veut pas. Un titre moins "cliché et misérabiliste" explique l'auteur. Son ouvrage s'intéresse aux musulmans, pas à la manière des hebdomadaires qui fustigent "l'islam sans gêne" ou "le danger communautariste". De façon plus nuancée, Askolovitch rend compte des préoccupations des musulmans, objets de tous les fantasmes. Claude Askolovitch les connaît bien, les hebdos. Après avoir passé sept ans au Nouvel Observateur le journaliste atterrit au JDD, un mauvais souvenir, puis trouve refuge au Point. D'où il part huit mois plus tard après avoir expliqué que le halal "n'est pas un sujet".

    Par Faïza Zerouala
    Le 30/10/2013
  • La mémoire en marche

    Les livres d'histoire sont amnésiques. Comme les pouvoirs publics et la population. Il y a tout juste 30 ans, une poignée de jeunes réalise un acte fondateur pour les immigrés et leurs enfants. Victimes de violences policières et lassés d'être méprisés par une société dans laquelle ils ont le sentiment de ne pas exister, ils décident de marcher à travers la France pour réclamer l'égalité.

    Par Faïza Zerouala
    Le 15/10/2013
  • La modernité à l’algérienne

    Après 21 ans d'absence, je pensais que l'Algérie avait vraiment beaucoup changé. Pour être honnête j'aurais aimé voir certains changements technologiques dirons-nous. Faire chauffer de l'eau pour me laver ne me dérange pas. Mais il y'a une seule chose dont j'ai du mal à me passer. La nouvelle m'a été annoncée comme ça l'air de rien sans préparation psychologique. La 3 G ne fonctionne pas là-bas. Je suis accro à mon téléphone intelligent et à internet. Quand je dis, accro ce n'est pas un euphémisme. Je suis une sorte d'Amy Winehouse de la téléphonie sauf que ma came c'est l'iPhone. Ce truc beaucoup trop cher pour ce que c'est et qui ne provoque pas que du bien au cerveau. Je fais comme si cette rupture forcée ne m'affectait pas. Je reste digne. Je me la joue même bobo du type « On a loué une maison dans le Lubéron et là-bas y'a pas de réseau c'est super on respire on est coupé du monde.»

    Par Faïza Zerouala
    Le 29/09/2013
  • L’Algérie en VF

    Je ne suis pas une aventurière. J'appartiens plutôt à la catégorie des gens qui développent des Toc avant de partir en voyage et vérifient douze fois qu'ils ont bien leur billet et leur passeport dans la poche intérieure de leur sac. Puis qu'ils sont au bon endroit pour récupérer leurs bagages sur le carrousel. Bien entendu, ma valise arrive toujours en dernier. Mais au moins je suis sûre d'être au bon endroit puisqu'ici tous les panneaux sont écrits en français et en arabe.

    Par Faïza Zerouala
    Le 12/09/2013
  • Pour Najat-Vallaud Belkacem, « l’égalité ne s’hérite pas »

    Comment comptez-vous mettre en œuvre la parité salariale entre hommes et femmes à poste et diplôme égal sachant que l'écart de salaire est aujourd'hui est de 27 % ? Oui l'écart de rémunération entre hommes et femmes est celui-là et pire cet écart de rémunération avait tendance à se résorber depuis quelques années et il ne se résorbe plus tant que ça, il y a des difficultés en matière d'égalité professionnelle, de vrais blocages. Des blocages qu'on retrouve quand on se rend compte que cela fait 30 ans qu'on a des lois sur l'obligation faite aux entreprises de donner à travail égal, salaire égal et de promouvoir autant les femmes que les hommes.

    Par Faïza Zerouala
    Le 09/09/2013
  • Mes préjugés, le douanier algérien et moi

    Après le casse-tête du consulat, je ne peux plus reculer. Je dois aller en Algérie pour étrenner mon passeport vert. Enfin si je trouve un billet Paris-Alger à un prix abordable. Tout le défi se situe dans ce dernier adjectif. Parcourir ces 1373 km à vol d'oiseau selon mon ami Google se négocie à prix d'or. En gros, il faut hypothéquer un rein pour se payer ce voyage. Huit cents euros, aller-retour quand même, me dit Air France. Ha, ha.

    Par Faïza Zerouala
    Le 01/09/2013
  • Le bled retrouvé

    Un jour, mes parents ont eu une idée brillante. "Et si on passait l'été en Algérie ?" Nous étions en 1992 et le séjour en question devait se dérouler dans la région de Blida, joliment surnommée "le triangle de la mort". Durant la décennie noire, disons que ses habitants ont pris une part active dans les activités terroristes et criminelles. Six billets d'avion et des kilos d'excédent de bagages plus tard dus aux cadeaux destinés à la famille, nous voilà en Algérie. J'ai 8 ans et pour le moment il n'y a rien de nouveau. Ce n'est pas la première fois que je viens ici. Je ne comprends toujours pas pourquoi il n'y a de l'eau qu'un jour sur deux, pourquoi on n'a pas pu me donner de médicaments quand je me suis rendue à l'hôpital après une grosse intoxication alimentaire, pourquoi il y a des toilettes à la turque ou pourquoi les millefeuilles n'ont pas le même goût que chez moi, à Paris. Avant d'arriver ici, j'ai vu les images du président Mohamed Boudiaf se faire tuer en direct, sans bien comprendre les raisons de cet assassinat et ses répercussions.

    Par Faïza Zerouala
    Le 24/08/2013
  • Les dommages collatéraux de Trappes

    Vendredi soir promettait d'être une soirée d'été comme les autres. Seulement un détail inhabituel a attiré l'attention de Marie, une habitante du quartier de la plaine du Neauphle, limitrophe des Merisiers, cœur des échauffourées. Un hélicoptère ne cesse de tourner au-dessus de Trappes depuis 21h30. La trentenaire ne s'alarme pas plus que cela. "La police doit rechercher quelqu'un" se dit-elle. Son quartier est "calme" et de manière générale "Trappes n'est pas une ville où il y a des problèmes malgré sa mauvaise réputation ".

    Par Faïza Zerouala
    Le 23/07/2013