Derniers articles
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Ich bin ein clichois
Habiter à cinq minutes du RER c’est un luxe, je l’ai compris ce 6 mai 2007. J’avais pour mission de couvrir le résultat de l’élection présidentielle avec le collectif AC lefeu de Clichy sous Bois. Ca commence fort, à l’aller dans un bus plein à craquer, un dimanche, le 601 qui fait la liaison entre Clichy et la gare du Raincy. A ce propos le voyage était riche d’enseignements : en traversant les rues de cette ville, fief UMP, toutes les affiches de Ségolène Royal portaient les stigmates scripturaux d’un soutien à Sarkozy. Dans les artères de Clichy-sous-Bois, ville socialiste, c’était bien évidemment les portraits du futur président qui trinquaient. Comme quoi, on peut être voisin et ne pas aspirer au même destin. Dans le 601 où j’étais, donc ; Chou et Syllep m’appellent pour me rejoindre, ils partent en scooter de Bondy. Devinez qui est arrivé avec une demi-heure d’avance avec le double du trajet à parcourir ? Pas moi en tout cas. Cité enclavée jusqu'à la moelle des os.
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Tirailleurs sénégalais : la fraternité ou l’oubli
En ce soir de l’Aid El Kebir, je pousse la porte du foyer Sonacotra de Bondy. Sans être insalubre, l’endroit est un peu sordide. Chambres minuscules, douches et cuisine communes, mauvaises odeurs. C’est là que loge Mamadou Sarr, ancien tirailleur sénégalais de l’armée française. En ce jour de fête, il est avec un de ses compagnons, attablé devant un festin. Même si, dans cette chambre de 9 mètres carrés, cela signifie manger dans une casserole posée à même le sol. « En 36 ans, c’est la première fois que je suis loin de ma famille pour la fête. La fête sans la famille c’est pas vraiment la fête » dit-il. Ces hommes à la poitrine décorée ont passé leur jeunesse sous les drapeaux français et sont ici pour se soigner. Mais avec 27 euros par mois, vivre en France est un combat quotidien, aussi dur que ceux de leurs années de service, et pas forcément moins dangereux. « C’est vraiment pas facile, dit-il. Avec ce qu’on touche c’est impossible de vivre ailleurs qu’au foyer. La France nous a lâché ».
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Axiom : » transformer cette colère dans une voie citoyenne »
Vers 22h30, des rumeurs d'embrasement dans les quartiers circulent. Idir fait le point avec le rappeur Axiom et lui demande une réaction.
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Soulagement politique, angoisse technique
Organiser la soirée électorale de Villeurbanne c’était censé être du gâteau. Samia Belaziz a tout fait pour nous faciliter la tâche, elle nous a trouvé une salle équipée d’internet et fait venir du monde pour regarder avec nous l’annonce des résultats devant une télé, elle a même fait les courses pour un petit buffet. Mon boulot à moi, dans un premier temps, était d’établir une connexion internet et de brancher la webcam pour avoir une liaison avec le QG général situé dans les locaux du nouvel Obs à Paris. Comme je suis le dernier des branquignoles, j’ai demandé à mon ami Vuu San, expert en coup fourrés et en informatique de me prêter main forte. Après un millier de péripéties, et l’aide d’un autre petit génie de la toile, le jeune Farid, la connexion est établie mais impossible de brancher la webcam. J’avais envie de pleurer. Plan B, on fait tout avec les portables fournis par SFR en visio conférence. La connexion internet me lâche en plein milieu de l’émission, je perds le contact avec l’équipe à Paris : du stress, du stress, et du stress. Le boulot fut néanmoins à peu prêt fait, des réactions à chaud, des interviews, tout ça dans une ambiance festive tant deux événements ont galvanisé la foule : Ségolène au deuxième tour, et le FN en déroute.
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Le débat présidentiel sur écran géant à Bondy
C’est un secret pour personne, Bondy est un fief socialiste depuis l’antiquité républicaine. Donc dans la foule réunie à la salle des fêtes, on n’est plutôt acquis à la cause de Ségolène Royal. Bon, il y avait bien un petit jeune sarkozyste assis au fond, mais il n’est pas resté longtemps. D’autres amoureux du foot n'ont pas tarder à le rejoinde d’ailleurs. Tu m’étonnes; je connais des gens qui vendraient leur rein pour un Manchester-Milan AC, match diffusé au même moment sur la chaîne avec décodeur. Le maire de Bondy et une grande partie de l’équipe municipale étaient également présents dans la salle.
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Lève-toi, on va voter !
L’Etat me demande mon avis quand ça compte vraiment, une fois tous les cinq ans en moyenne. Alors le jour des élections, je me lève tôt, je change de chaussettes, je mets mes nouvelles affaires qui brillent et je vais au bureau de vote le cœur en fête, comme on va à l’école un jour de rentrée. Devant la salle Georges Brassens dans la cité Blanqui, le dit bureau de vote, il y a déjà foule et il n’est même pas 10 heures du matin. Les gens semblent avoir pris ces élections aux sérieux, parce que faire la queue un dimanche avec ce soleil à mini-jupes, c’est vraiment qu’on y croit. C’est bien les jours d’élections ; on revoit des têtes qu’on n’a pas vues depuis un bail, ses potes de toujours aussi, qui la veille, ivre mort lors d’une soirée galère au parc, ont juré de voter Schivardi. Au fur et à mesure que j’avance dans la queue je me dis que quelque chose a changé depuis 2002 ; tiens les immigrés votent. Quand je dis "immigrés" je ne parle pas de ceux nés sur notre sol sacré, que les sociologues classes dans les "issus de", non c’est de leurs parents venus en France durant la faste époque des trente glorieuses.
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L’appel des 100 en faveur de Ségolène Royal
Cent associations de quartiers appellent à voter Ségolène Royal dans un manifeste. Une partie d’entre elles s’est réunie vendredi 19 avril au siège de campagne du PS, accueillie par la candidate socialiste. Devant des journalistes et entourée des présidents de quelques associations signataires de l’appel, Ségolène Royal a souligné la nécessité de s’appuyer sur le mouvement associatif. Elle a fermement critiqué les propos de Nicolas Sarkozy, de passage au quartier de Beauval à Meaux : « je n’utiliserais pas le terme plan Marshall. C’est faire croire que les choses vont changer en utilisant un certain vocabulaire. C’est une façon de se moquer des gens ». Le candidat UMP avait en effet annoncé, lors de sa sortie meldoise, le lancement d’un Plan Marshall 2 en direction des quartiers s’il est élu. « Je suis la seule a aller dans les quartiers. Quand Nicolas Sarkozy y va il est entouré de 300 policiers », continue-t-elle sur le même ton.
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José Bové : « c’est dans les cités que les gens vivent dans les conditions les plus difficiles… »
Vous vous dites favorable au scrutin à la proportionnelle pour les législatives. Vous ne craignez pas que cela fasse le jeu du Front National ? Si on commence par limiter la démocratie, on empêche effectivement des courants comme les nôtres de se développer. Ce qui aujourd’hui amène des votes protestataires, qui vont souvent contre notre intérêt, […]