Derniers articles

  • Qui a dit que les jeunes étaient des délinquants irrécupérables ?

    17 heures, ma chère mère m’envoie remettre une recette de grand-mère contre les maux d’estomac à une connaissance dans le quartier où j’ai grandi. A l’angle d’une rue, je croise des amis, ça faisait un bail que je ne les avais pas vus, même si quelques centaines de mètres seulement nous séparent. « Wesh pote, ça fout quo en ce momenti ? », je lance à Karim dans un langage local. Il me répond qu’il est en contrat à durée indéterminé, sans approfondir. Je lui demande sadiquement la nature de son CDI. Il me lance : « Un CDI de chômage ! » Après quelques rires, je comprends qu’il fait partie des 10,6% chômeurs de France.

    Par idriss_k
    Le 01/08/2009
  • « Non, Malik, l’art c’est pas réservé aux riches et aux homos »

    Pas de raison que je demeure à l’écart des tendances. J’ai donc emmené trois petits de mon quartier du 19e visiter une expo d’art à Paris centre. Autrement dit, dans un monde inconnu. Malik, 15 ans, et deux de ses potes se sont portés volontaires pour servir de cobayes à mon expérience de mise en confrontation d’un « regard de cité » avec la culture, celle avec un grand « C ». Malik a encore une voix d’enfant, ce qui ne l’empêche pas de penser que l’art « c’est pour les pédés et les riches ».

    Par idriss_k
    Le 30/06/2009
  • « Sans la littérature, je serais sûrement devenu un voyou »

    Qui a dit que hors le sport et le rap, il n'y avait point de salut pour les jeunes issus de l’immigration ? Personne, bien sur ! Hamid, 21 ans (photo), habitant du 19e à Paris, avait son destin tout tracé dans la comptabilité, à l’image de la majorité des élèves sortant du collège, (dés)orientés vers des filières ultra-passionnantes comme la compta ou le secrétariat. La révélation n’est pas venue à Hamid au détour d’un bilan comptable, mais par la rencontre avec le théâtre et la littérature. Son BEP compta raté en poche, il décide de tout arrêter et de se lancer dans ce qui l’intéresse vraiment : l’écriture.

    Par idriss_k
    Le 01/06/2009
  • « Sale Blanc » : l’insulte qui ne fait réagir personne

    « Sale Arabe », « sale Noir » sont des insultes racistes que nous avons presque tous déjà entendues. Propos à chaque fois inadmissibles. « Sale Blanc », ou « sale Babtou », ça existe aussi, mais j’ai l’impression que nous accordons moins d’importance à ce racisme dirigé contre le visage pâle. J’ai assisté il y a peu à une scène visant un Blanc dans le métro parisien. Ça s’est passé sur la ligne 2, beaucoup de monde se bousculait près des portes. C’était le rush. Petits coups d’épaule : tous les moyens sont bons pour se frayer un chemin et s’offrir un collé-serré avec quelques inconnues. Avec beaucoup de chance, j’avais réussi à me dégoter une place VIP dans les places à quatre, fauteuil en simili.

    Par idriss_k
    Le 26/05/2009
  • Qui a dit que les jeunes étaient des délinquants irrécupérables ?

    17 heures, ma chère mère m’envoie remettre une recette de grand-mère contre les maux d’estomac à une connaissance dans le quartier où j’ai grandi. A l’angle d’une rue, je croise des amis, ça faisait un bail que je ne les avais pas vus, même si quelques centaines de mètres seulement nous séparent. « Wesh pote, ça fout quo en ce momenti ? », je lance à Karim dans un langage local. Il me répond qu’il est en contrat à durée indéterminé, sans approfondir. Je lui demande sadiquement la nature de son CDI. Il me lance : « Un CDI de chômage ! » Après quelques rires, je comprends qu’il fait partie des 10,6% chômeurs de France.

    Par idriss_k
    Le 21/03/2009
  • Maman, je t’aime, mais laisse-moi vivre ma vie

    Kahina était une femme indépendante, passionnée de stylisme et de mode. Son chemin vers le prêt-à-porter haut de gamme était tout tracé. A 34 ans, elle se retrouve avec une sandwicherie à gérer dans le 92. Elle rêvait de beaux tissus et d’invention de belles tenues, mais c’est friture et steak haché au quotidien. « Sans m’en rendre compte, dit-elle, j’ai laissé filer mon rêve pour réaliser celui de mon adorable maman. » Sa mère, arrivée d’Algérie dans les années 60, a connu toute sa vie les ménages et les petits boulots pénibles. Son plus grand souhait était de devenir patronne afin de ne plus être commandée par un patron.

    Par idriss_k
    Le 09/02/2009
  • Pizza party : pas de pitié pour le livreur

    Après une journée à squatter un hall d’immeuble en fumant des joints tout en refaisant le monde, les estomacs sont vides. Et les poches aussi. La bonne solution pour se remplir l’un et l’autre, c’est de bosser, avec des sous en prime. Mais la fréquentation H24 des halls d’immeubles rend la chose impossible. Seule solution, alors : les commandes bidons de pizzas. Cela présente l’avantage de se faire livrer des pizzas et de les manger à l’œil. Une aubaine pour les jeunes sans fric et un cauchemar pour les patrons de pizzerias.

    Par idriss_k
    Le 19/12/2008
  • Boucher plutôt que chômeur

    Pendant mon seul jour de repos de la semaine, je croise Samir que je n’avais pas vu depuis près d’un mois. Il n’a pas changé. Il porte toujours ses 90 kilos du haut de son mètre quatre-vingt-dix. La discussion tourne autour du quotidien. Il me demande si ça se passe bien avec mon école et mon travail. A mon tour, je le questionne sur ses projets à venir. Il me raconte que c’est un peu la galère, qu’il ne trouve rien à faire, mais qu’il y a une semaine, il s’est rendu à la boucherie de son oncle. Depuis, faute de mieux, il a décidé de faire une formation en alternance de boucher. Ce sera facile pour lui puisque l’entreprise, il l’a déjà trouvée, chez son oncle.

    Par idriss_k
    Le 26/11/2008
  • Mon ancien prof  : « T’as pas un téléphone portable à vendre ? »

    Face à la crise financière et au pouvoir d’achat en berne, la France d’en bas s’organise comme elle peut. Pour l’instant, le seul commerce qui s’adapte à cette situation, c’est l’épicier, plus fréquemment appelé l’Arabe du coin. Grâce à lui, c’en est fini du paquet de cigarettes à 5 euros et trente centimes. Maintenant, c’est 40 centimes la clope. Pas donné, mais du coup, les fumeurs fument moins. Cela ne vaut pas que pour les cigarettes, il y a aussi les feuilles à rouler à prix très abordable, 10 centimes l’unité seulement. Pour les gourmands, il existe de nombreuses gammes de gâteaux vendus en sachets individuels à 60 centimes, ainsi que les pistaches, cacahuètes et noix de cajou qui sont vendues au gramme.

    Par idriss_k
    Le 23/11/2008