Derniers articles
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Une journée médiatique
Le Bondy blog continue à susciter l'intérêt des médias. En deux semaines, une chaîne parisienne du câble, BFM, puis Femme actuelle, le Tages Anzeiger en Suisse, un journaliste pour un site anglophone à Genève, France Inter, Radio France Internationale, une télévision de Pantin appelée La Locale et qui s'intéresse à la vie des blanlieues, la radio Beur FM… Généralement, l'écho est très positif, les confrères pleins de gentillesse. Je ne vais pas m'en plaindre.
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Grâce à Abdelkrim, je serai le 7 janvier devant ma TV: Vas-y Mormeck! Allez Mormeck!
Voilà Abdelkrim. A Bondy nord, c'est une petite légende, un gars qui salue tout le monde, glisse à chacun des plaisanteries, des mots gentils, bouillonne d'une énergie foisonnante. C'était un turbulent qui aurait pu mal tourner - l'alcool, le "H" - mais qui s'est consacré aux jeunes du quartier. Bondy nord, c'est sa terre. Il y est né, y a travaillé dix ans comme vacataire dans des associations de quartier. Quand son fils est né, il a plaqué l'alcool: "Je suis rentré de la maternité, et plutôt que de sabrer le champagne, j'ai bu de l'eau. Je me suis dit: pourvu que ça dure! Ca tient depuis 7 ans et demie."
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Clientélisme ?
Je suis frappé de voir à quel point, dans les cités, les gens qui ont du travail sont en majorité employés par la Municipalité ou des services paraétatiques. Je n'ai pas de chiffres, ce n'est qu'une impression, mais basée sur deux semaines de rencontres multiples.
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C’est où, le quartier latin ?
Pour les derniers jours de l'année, les 29 et 30 décembre, mes enfants m'ont rejoint et nous avons pris un petit hôtel à Paris, dans le 5e. J'en avais touché un mot dans le blog, mais une remarque de Mohammed m'a amusé. L'autre jour, on discutait de l'hôtel et il me demande où il était situé.
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Bonne année à tous!
Hier soir, j'ai beaucoup hésité. Fallait-il aller à Paris pour suivre les jeunes partis fêter du côté des Champs-Elysées et du Trocadéro? Ou plutôt rester à Bondy? Bien sûr Bondy était plus original. Et ça me permettait de rattraper un ou deux blogs en retard. J'ai acheté vite fait de quoi gueuletonner (la France m'épate toujours, à 19h ou 20h, il y avait encore plusieurs magasins ouverts) et je me suis préparé une petite table de fête un brin stoïcienne que je vous laisse découvrir.
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La Guerre d’Algérie, ce tabou dont on ne parlait pas avec ses enfants
Radouanne m'avait averti: les gens de sa génération (il doit avoir 35 ans) n'ont jamais entendu leurs parents parler de la guerre d'Algérie. "Et pourtant, mon père l'a faite, cette guerre, du côté du FLN, mais il ne l'a jamais racontée, peut-être pour ne pas réveiller les démons". Et puis Radouanne a eu ces mots terribles: "A l'égard de cette guerre, nous vivons chez notre ennemi!"
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Deux ans pour obtenir un appartement, c’est un coup de bol
Deux communistes sont venus l'autre soir au local. Jacques Jakubowicz, adjoint au maire, et Sylvie Pierronnet, professeur de collège et conseillère municipale. L'ambiance était électrique, car sans que je ne m'en rende compte, le fait de recevoir des politiciens dans le local a été perçu comme une intrusion par certains jeunes du quartier. A un moment, deux ou trois sont venus jeter des cailloux contre les fenêtres en hurlant des insultes. C'était plus théâtral qu'autre chose et les responsables du club sont intervenus tout de suite. Mais cela illustre la territorialité très forte des cités, où ne sont tolérés que ceux qui ont été admis à y entrer. Et cela montre aussi qu'on peut très vite passer d'une situation calme à un état de tension.
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Horaires de vacances
Le jeune de la cité n'est pas un être matinal. Mehdi a 16 ans, Mimo 18 ans, Kader 16 ans et Kamel 18 ans. Ce sont quatre amis inséparables du quartier autour de la place Neuburger. Tous lycéens, ils sont en vacances ces jours-ci, ce qui leur permet des horaires assez étonnants. Les deux plus âgés, Kamel et Mimo, sont aussi les plus matinaux. Ce matin (jeudi 29), le premier s'est levé à 11h et le second à 13h30. Quant aux deux plus jeunes, Mehdi s'est levé à 14h, lorsque ses deux amis sont venus le tirer du lit. Kader n'a ouvert les yeux qu'à 3 heures de l'après-midi. Il faut dire qu'il était allé se coucher au petit matin, après une nuit passée dans une boîte, porte d'Aubervilliers.
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La peu banale histoire du matricule 73792
Jeudi le hasard a voulu qu'on se retrouve quelques instants seuls avec Kamel. On a parlé de choses un peu plus intimes que lorsqu'il y a le groupe – les filles, les problèmes de délinquance qu'il a eus dans son adolescence… C'est quelque chose d'omniprésent, le groupe. Ici, les jeunes sont toujours ensemble. Le groupe les porte, il les protège sans doute, mais j'ai aussi l'impression que parfois il les étouffe et leur impose une forme de conformisme.